Maroc

Lutte contre le Sida : l’ALCS appelle à l’égalité des droits pour protéger les femmes

La lutte contre le Sida ne pourra aboutir sans une action déterminée contre les inégalités de genre. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars 2025, l’Association de lutte contre le Sida (ALCS) réaffirme son engagement en faveur des droits des femmes et souligne que la violence basée sur le genre constitue «l’une des pires violations des droits humains».

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Elle alerte sur l’impact direct de ces violences sur l’accès aux soins : «La violence conjugale est associée à un risque accru d’infection par le VIH chez les femmes et compromet l’accès au dépistage et au traitement», prévient l’ALCS. Dans un contexte où la réforme de la Moudawana est au centre des débats, l’association insiste sur la nécessité d’une égalité juridique et sociale comme levier essentiel pour protéger les femmes et accélérer l’élimination du Sida.

Des inégalités persistantes qui exposent les femmes au VIH

En 2024, les chiffres montrent que les femmes, en particulier les jeunes filles et celles en situation de précarité, restent les plus touchées par l’épidémie du sida. L’ALCS dénonce un ensemble de facteurs aggravants, notamment les violences basées sur le genre, le mariage forcé des jeunes filles et l’insuffisance de services de santé adaptés.

Le Pr Mehdi Karkouri, président de l’ALCS, alerte sur les conséquences directes de ces violences : «Qu’elle soit physique, psychologique, économique ou sociale, la violence envers les femmes augmente leur vulnérabilité aux infections, notamment aux infections sexuellement transmissibles, aux hépatites virales et au VIH/Sida». Il appelle à saisir l’opportunité des réformes en cours pour «renforcer les droits des femmes en abolissant les pratiques discriminatoires qui limitent leur autonomie et en garantissant un accès équitable aux soins de santé».

Par ailleurs, l’ALCS met en lumière les difficultés des femmes les plus vulnérables à accéder à la couverture sociale universelle. «Nombre d’entre elles, notamment celles en situation de grande précarité, n’ont pas d’adresse permanente, ce qui complique leur inscription aux registres nationaux», explique l’association. D’autres se heurtent à des obstacles administratifs, comme l’absence de pièces d’identité ou la peur de poursuites judiciaires.

Un appel à des actions concrètes pour un Maroc plus juste

Face à ces constats alarmants, l’ALCS insiste sur l’importance d’agir sur les déterminants sociaux du VIH/Sida pour atteindre l’objectif d’éradication à l’horizon 2030. «La fin du Sida passe par la fin des inégalités», affirme l’Association, qui appelle à la révision des lois discriminatoires et à l’adoption d’un cadre juridique protecteur pour les femmes et les filles. Elle plaide également pour un accès universel aux services de prévention et de dépistage, en portant une attention particulière aux populations les plus vulnérables. «Il est urgent de renforcer les campagnes de sensibilisation afin de lutter contre la stigmatisation et promouvoir l’égalité des sexes», souligne encore l’ALCS, qui appelle à une action renforcée contre les violences basées sur le genre, avec une prise en charge adaptée aux survivantes.

L’égalité aujourd’hui pour un futur sans Sida

Pour l’ALCS, atteindre un Maroc plus juste et éradiquer le VIH/Sida passe par un engagement collectif des pouvoirs publics, de la société civile et des partenaires nationaux. «La fin du Sida passe par la fin des inégalités», affirme l’Association, appelant à garantir à toutes les femmes marocaines des droits égaux et un accès sans entrave à des soins de santé de qualité.