L’USFP ne participe pas au Conseil de l’IS avec succès.
Le Comité Afrique de l’Internationale socialiste, réuni par visioconférence le 21 novembre puis en présentiel le 27 novembre à Malte, a décidé d’organiser la célébration des « 50 ans de socialisme en Afrique » en 2026. Aujourd’hui, 35 partis africains sont membres de l’Internationale socialiste.
Le 21 novembre, le Comité Afrique de l’Internationale socialiste s’est réuni par visioconférence, puis en présentiel le 27 novembre à Malte, pour discuter des défis majeurs auxquels fait face notre continent. Ce comité réaffirme son engagement inébranlable en faveur des valeurs de liberté, d’égalité, de solidarité et de démocratie.
Il confirme sa volonté de promouvoir la social-démocratie comme une voie viable pour garantir la stabilité et la prospérité partagée, dans le respect total des principes de souveraineté et de non-ingérence.
À ce titre, il rappelle qu’à sa création en 1951, lors du congrès de Francfort, l’Internationale socialiste (IS) était exclusivement composée de partis européens. Son ouverture au reste du monde, notamment l’Afrique, n’a eu lieu qu’après l’indépendance des anciennes colonies. Ainsi, en 1976, lors du congrès de Genève (du 26 au 28 novembre), le Parti socialiste du Sénégal, connu sous le nom d’« Union Progressiste Sénégalaise », a été admis comme membre de plein droit de l’IS. Il a été suivi peu après par l’Union Socialiste des Forces Populaires du Maroc, le Socialist Democratic Front du Cameroun et le Mouvement Populaire de Libération de l’Angola. Aujourd’hui, 35 partis africains sont membres de l’Internationale socialiste.
Dans ce cadre, le Comité Afrique a décidé d’organiser une célébration pour les « 50 ans de socialisme en Afrique » en 2026. Cet anniversaire sera l’occasion de revisiter les conditions et modalités d’intégration des partis africains au sein de l’Internationale socialiste, d’évaluer le rôle de celle-ci dans le développement de la démocratie et des droits humains sur le continent, ainsi que de dessiner des perspectives pour les partis africains membres. En effet, cet événement doit servir à consolider la vision africaine du socialisme et du progressisme, en s’appuyant sur les diverses expériences sociopolitiques et culturelles propres au continent africain.
Le Comité Afrique a également pris connaissance de la situation politique nationale et partisane des partis membres dans leurs pays respectifs :
Il soutient les efforts de ses partis pour s’adapter aux nouvelles réalités politiques, renforcer leurs structures de base et demeurer des forces progressistes essentielles au sein de l’opposition ou du gouvernement, conformément à leurs engagements socialistes ;
Il se félicite de la détermination du Président Cyril Ramaphosa et des résultats obtenus lors du sommet du G20, malgré les tentatives de sabotage dont l’Afrique du Sud a été victime.
Il félicite le Camarade Driss Lachguar pour sa réélection à la tête de l’Union Socialiste des Forces Populaires et salue son engagement au sein de l’Internationale socialiste en faveur de l’égalité des genres, du renforcement de l’État de droit, de la justice sociale et territoriale, ainsi que de la souveraineté des pays du Sud Global.
Il félicite le Camarade Francisco Carvalho pour la confiance de ses camarades du Parti Africain pour l’Indépendance du Cap-Vert.
Il félicite le Camarade Khelil Ezzaouia pour la confiance renouvelée de ses camarades du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL-Ettakatol).
Paix, sécurité et démocratie
La paix mondiale est une responsabilité collective, nécessitant des synergies immédiates entre tous les gouvernements et les institutions régionales, continentales et multilatérales.
- Condamnation des coups d’État et crise de la démocratie
Le Comité Afrique considère les régimes militaires comme une source majeure d’inquiétude et de menace pour l’État de droit. Il réaffirme que seule la transition vers un ordre constitutionnel normal peut garantir la démocratie.
Nous condamnons fermement le recours aux coups d’État pour résoudre les conflits politiques.
Nous exigeons la libération immédiate de tous les détenus politiques et appelons spécifiquement à la libération immédiate du camarade Mohamed Bazoum du Niger.
- Foyers de crise africains
Conflit au Soudan : Le conflit armé au Soudan nécessite une mobilisation urgente et résolue du continent africain. Ses répercussions humanitaires et sécuritaires transfrontalières (afflux de réfugiés, exactions sommaires, intensification des tensions frontalières) soulignent l’urgence d’une coopération renforcée pour établir une paix durable et une stabilité partagée.
Nous appelons la communauté internationale et l’Union africaine à se mobiliser pour mettre fin au drame humanitaire que subissent les populations civiles, qui ressemble à un nettoyage ethnique, faire cesser les interventions étrangères et œuvrer pour rétablir la paix au Soudan.
Tensions entre la RDC et le Rwanda : Le Comité Afrique a mentionné le conflit entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Cette crise, alimentée par des facteurs historiques et contemporains, est principalement une « guerre économique » pour le contrôle des ressources minérales au profit de puissances étrangères, menaçant l’intégrité territoriale de la RDC :
Nous condamnons les exactions commises contre la population et la crise humanitaire chronique qui en découle.
Nous appelons au strict respect de la résolution 2773 du Conseil des Nations unies.
Nous saluons les avancées diplomatiques, notamment les pourparlers directs entre le gouvernement congolais et le groupe AFC/M23, ainsi que la signature d’une déclaration de principe à Doha incluant un mécanisme d’échange de prisonniers, comme des étapes concrètes vers une solution politique durable.
Sahara Occidental : Le Comité Afrique salue l’opportunité que représente la résolution 2797 du Conseil de sécurité de l’ONU en tant que base pour un consensus mondial en vue d’une solution politique juste et durable. Nous appelons toutes les parties en conflit à saisir cette occasion pour : s’engager résolument dans la négociation, œuvrer pour le règlement définitif du conflit, et relancer l’intégration régionale, facteur essentiel de bien-être et de prospérité pour tous les peuples de la région et du continent.
Changement climatique et Durabilité : Urgence et exigences
Le Comité Afrique rappelle que le changement climatique constitue un fléau transfrontalier dont les effets alarmants perturbent les équilibres sociaux et environnementaux des nations africaines. La gravité de ses impacts exacerbe les risques de conflits violents sur le continent, car la détérioration rapide de l’environnement prive les populations de leurs moyens d’adaptation, menant à une précarité accrue.
Le Comité Afrique prend acte des résultats de la COP30, qui a réussi à maintenir le cadre multilatéral en place et à obtenir certaines avancées procédurales et financières. Toutefois, le Comité déplore l’échec de la COP30 sur les deux fronts les plus cruciaux pour le climat et pour l’Afrique : (i) la sortie des énergies fossiles et (ii) un financement suffisant et non-endettant. Cet échec a un impact désastreux et disproportionné sur l’Afrique, dont les populations sont souvent les plus vulnérables et les moins responsables des émissions, et demeurent les premières victimes des catastrophes climatiques, des famines et des déplacements.
Nous soulignons l’urgence d’une mobilisation des forces progressistes pour promouvoir des politiques audacieuses, solidaires et coordonnées à l’échelle régionale et mondiale.
Nous exigeons que les grandes nations pollueuses assument pleinement leurs responsabilités historiques en mettant en œuvre immédiatement des financements significatifs non-endettants pour soutenir les initiatives africaines d’adaptation au climat. Ces efforts doivent inclure la reconnaissance de l’équité dans les efforts globaux de réduction des émissions et l’instauration de mécanismes innovants pour réparer les pertes et dommages subis.
Enjeux transversaux : La justice économique et la bonne gouvernance
Le Comité Afrique appelle les gouvernements africains à faire de la bonne gouvernance et de la justice économique des priorités absolues. Les conflits sont souvent alimentés par la mauvaise gouvernance, les inégalités économiques criantes et la compétition débridée pour le contrôle des ressources. Un engagement en faveur de la transparence, de la répartition équitable des richesses et de la lutte contre la corruption est essentiel pour tarir ces sources d’instabilité.
Le Comité Afrique dénonce l’ingérence extérieure qui complique la résolution des crises et menace la souveraineté étatique africaine. L’émergence de nouveaux partenariats sécuritaires, souvent motivés par la compétition pour les ressources ou l’influence géopolitique, ne fait qu’exacerber les tensions. Le Comité Afrique appelle à la consolidation de la souveraineté africaine et à la promotion de solutions régionales, libres de toute contrainte ou instrumentalisation étrangère, pour garantir une stabilité authentique et durable sur le continent.
L’Internationale socialiste et ses partis africains réaffirment leur détermination à construire un avenir où liberté, égalité et solidarité restent au cœur des transformations sociopolitiques souhaitées.

