Lois électorales : Trois explications de l’abstention du Groupe socialiste-Opposition ittihadie à la Chambre des conseillers.
Lors de la séance législative du mardi 9 décembre à la Chambre des conseillers, 48 conseillers parlementaires ont voté en faveur du projet de loi organique n°53-25 relatif à la Chambre des représentants, du projet de loi n°54-25 relatif aux partis politiques et du projet de loi n°55-25 se rapportant aux listes électorales. Le Groupe socialiste-Opposition ittihadie a signalé son abstention, exprimée par le conseiller parlementaire Ismaël Al Alaoui, qui a souligné qu’elle ne traduit nullement un rejet du processus de réforme.
Lors de la séance législative du mardi 9 décembre à la Chambre des conseillers, dédiée au vote des projets de lois organiques relatifs au système électoral et en présence du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, 48 conseillers parlementaires ont exprimé leur soutien au projet de loi organique n°53-25 relatif à la Chambre des représentants, ainsi qu’aux projets de loi n°54-25 concernant les partis politiques et n°55-25 touchant aux listes électorales, aux opérations de référendum et à l’utilisation des moyens de communication publics lors des campagnes électorales.
Cependant, le Groupe socialiste-Opposition ittihadie a décidé de s’abstenir. Cette position a été évoquée par le conseiller parlementaire Ismaël Al Alaoui, membre du Groupe socialiste-Opposition ittihadie à la Chambre des conseillers, qui a expliqué les raisons de cette abstention, précisant qu’elle ne signifie pas un rejet du processus de réforme, mais reflète un manque de conviction quant au degré d’amélioration attendu.
Le conseiller usfpéiste a indiqué que le système électoral, perçu comme une solution pour instaurer un climat de confiance entre les citoyens et les institutions, nécessite une réflexion plus approfondie afin d’assurer des conditions optimales de transparence et d’intégrité, et de favoriser une compétition politique fondée sur la compétence, loin des alliances opportunistes.
De plus, Al Alaoui a rappelé que le pays se prépare pour les élections de 2026 dans un contexte particulier et délicat, requérant des mesures législatives basées sur des garanties de transparence renforcées visant à moraliser la vie politique, notamment en ce qui concerne le financement des campagnes électorales à toutes les étapes. Il a par ailleurs estimé que la configuration actuelle, bien qu’elle soit pertinente, ne répond pas aux ambitions souhaitées en ce qui concerne la mise en œuvre des dispositions de la Constitution de 2011 en lien avec la démocratie participative, l’efficacité et la reddition des comptes.
Par ailleurs, pour approfondir la position du Groupe socialiste d’opposition, Al Alaoui a souligné l’importance du renouvellement des élites, un enjeu central qui n’est pas suffisamment traité. Il a affirmé que l’engagement des jeunes devrait aller au-delà du symbolique pour aboutir à une intégration réelle, favorisant ainsi l’émergence de nouvelles compétences au sein des institutions élues, tout en insistant sur le renforcement du rôle des partis politiques, qui doivent être des espaces de formation politique et des leviers contre le populisme et l’improvisation.
Concernant la représentativité des femmes, il a insisté sur le fait que la réalisation du principe de la parité nécessite une évolution substantielle pour atteindre le niveau du discours constitutionnel et sociétal appelant à l’égalité et à une parité effective. Il a noté que pour renforcer la contribution des femmes dans les institutions, il faut agir avec une véritable conviction politique, loin des préoccupations des équilibres conjoncturels.
Bien que le parlementaire ait salué l’approche participative ayant précédé la préparation des projets de lois électorales, il a souligné que le véritable défi dépasse les révisions techniques pour évoluer vers la création d’un système électoral capable de renforcer la confiance envers les institutions et d’améliorer la compétition politique. Il a également déclaré que l’abstention de vote du Groupe socialiste-Opposition ittihadie témoigne de sa conviction que la véritable réforme ne se mesure pas au nombre d’amendements mais à leur capacité à répondre aux attentes de la société.
Il a conclu en réaffirmant la disponibilité du groupe à participer continuellement à toutes les initiatives visant à développer la pratique démocratique, estimant que les dispositions ratifiées représentent un pas significatif vers l’édification d’un système électoral plus moderne et pertinent, centré sur le citoyen, garantissant une compétition politique équitable reflétant l’intégrité de la volonté populaire.
**Rachid Meftah**

