Les Palestiniens fuient Gaza-ville, cible d’une offensive israélienne.
Les Palestiniens fuient en nombre la ville de Gaza, cible d’une offensive majeure de l’armée israélienne, qui a fait mercredi 64 morts dans les bombardements à travers la bande de Gaza. L’armée israélienne a affirmé que « plus de 350.000 » personnes avaient fui la zone depuis le début des attaques.
A pied, à vélo ou à bord de véhicules, un grand nombre de Palestiniens fuient la ville de Gaza, ciblée par une offensive majeure de l’armée israélienne qui a causé mercredi de nombreux morts à travers le territoire. Soutenu par les États-Unis, Israël a annoncé le lancement mardi d’une campagne militaire terrestre et aérienne à Gaza-ville, visant à anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël a déclenché la guerre dans la bande de Gaza. En réponse, Israël a lancé une offensive dévastatrice sur ce petit territoire, provoquant des dizaines de milliers de morts et une crise humanitaire majeure. Les quelque deux millions d’habitants assiégés ont été déplacés à plusieurs reprises.
« C’est comme vivre le Jugement dernier ou en enfer, mais même l’enfer serait plus clément », déclare Fatima Lubbad, 36 ans, qui a parcouru presque à pied avec ses quatre enfants environ dix kilomètres pour atteindre Deir al-Balah (centre) après avoir fui Gaza-ville (nord). « J’ai dû dormir avec mes enfants dans la rue », raconte-t-elle à l’AFP.
De jour comme de nuit, à pied, en voiture, à bord de charrettes tirées par des ânes ou de camions, des Palestiniens, emportant quelques effets personnels, quittent Gaza-ville, suite aux appels d’évacuation israéliens, selon des images de l’AFP. Oum Ahmed Younès, 44 ans, affirme quant à elle qu’elle ne peut pas payer les frais de transport. « Il n’y a pas de tentes ou alors les prix sont exorbitants. Cela coûte moins cher de mourir », ajoute-t-elle.
L’armée israélienne a annoncé l’ouverture jusqu’à vendredi 09H00 GMT d’un nouveau passage pour permettre aux habitants de fuir la plus grande ville du territoire palestinien. Ce passage traverse la rue Salaheddine, qui divise la bande de Gaza du nord au sud.
L’ONU estimait fin août qu’environ un million d’habitants vivaient à Gaza-ville et dans ses environs. L’armée israélienne a déclaré que « plus de 350.000 » personnes avaient fui la zone. Mercredi, la Défense civile palestinienne a rapporté 64 morts dans les bombardements israéliens à travers la bande de Gaza, dont 41 à Gaza-ville.
Dans le camp de Chati à Gaza-ville, un immeuble a été détruit par un bombardement, tuant quatre personnes, dont une femme et son enfant, selon la même source. « Assez! Nous voulons vivre, nous ne voulons pas mourir (…) Dites à Netanyahu que nous ne voulons pas mourir! » a exprimé Mohammed al-Danf sur le site touché, alors que des habitants aidaient à chercher des survivants sous les décombres.
L’armée israélienne, qui contrôle environ 75% de la bande de Gaza, vise à chasser le Hamas de la ville éponyme, considérée comme l’un de ses derniers grands bastions. Depuis mardi, l’armée a « frappé plus de 150 cibles en soutien aux troupes » au sol.
En raison des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les affirmations de la Défense civile ou de l’armée israélienne.
L’offensive à Gaza-ville a suscité des condamnations à l’étranger, mais aussi en Israël, où de nombreux habitants s’inquiètent pour les otages retenus dans la bande de Gaza. À Jérusalem, des proches d’otages ont protesté devant la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu. « Mon garçon est en train de mourir là-bas. Mais au lieu de le ramener (…) vous avez tout fait pour ne pas le faire revenir », a déclaré Ofir Braslavski, le père de Rom, otage à Gaza.
L’attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes en Israël, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Parmi les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. D’après le ministère de la Santé du Hamas, les représailles militaires israéliennes ont coûté la vie à 65.062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.
L’ONU a déclaré la famine à Gaza, ce qu’Israël dément. Mardi, une commission d’enquête indépendante mandatée par l’ONU a affirmé qu’Israël commettait un génocide contre les Palestiniens à Gaza, une accusation également niée par Israël. Ces derniers jours, l’armée israélienne a également mené des frappes aériennes contre le Hezbollah au Liban, les rebelles houthis au Yémen et des dirigeants du Hamas au Qatar.

