Maroc

Le Maroc ne doit pas être sous-estimé comme acteur du patrimoine immatériel de l’UNESCO.

Le Maroc figure parmi les pays les plus représentés à l’échelle mondiale avec seize éléments inscrits sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. En 2023 et 2025, des éléments emblématiques du patrimoine culturel immatériel marocain, tels que le Melhoun et le caftan marocain, ont été inscrits respectivement.


Avec seize éléments inscrits sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, le Maroc se positionne parmi les pays les plus représentés au niveau mondial. Depuis 2008, le Royaume a fait reconnaître des traditions qui illustrent la richesse et la diversité de son héritage culturel, la dernière inscription datant de ce mois de décembre avec la reconnaissance du caftan marocain. Ces inscriptions couvrent de nombreux domaines, allant des arts vivants aux pratiques sociales, en passant par la gastronomie et l’artisanat.

Certaines traditions sont spécifiques au Maroc, tandis que d’autres appartiennent à un héritage partagé avec plusieurs pays de l’espace méditerranéen. Parmi les éléments emblématiques, le savoir-faire autour de l’arganier est reconnu pour son rôle central dans la vie sociale et économique des populations du sud-ouest du Royaume, en particulier à travers le travail des femmes rurales.

Les arts vivants occupent également une place significative, avec la danse Taskiwin du Haut Atlas, qui est menacée de disparition, et la musique Gnaoua, un mélange de rituels spirituels et de performances artistiques. Le patrimoine équestre est représenté par la Tbourida, tandis que le Melhoun incarne la poésie populaire chantée, porteuse de mémoire collective et de dialogue social.

Récemment, l’inscription du caftan marocain a validé un savoir-faire vestimentaire transmis de génération en génération, symbole d’identité culturelle et fondement de l’artisanat national. À travers ces reconnaissances, le Maroc montre son engagement pour la sauvegarde et la transmission d’un patrimoine vivant, qui est au cœur de son identité nationale.

L’ambassadeur et délégué permanent du Royaume auprès de l’UNESCO, Samir Addahre, a indiqué que la position prépondérante du Maroc dans les efforts mondiaux pour la sauvegarde du patrimoine immatériel de l’humanité remonte à plusieurs années avant l’adoption de la Convention de 2003. « Notre pays a été parmi les principaux rédacteurs de ce texte qui a révolutionné la notion de patrimoine en incluant les aspects immatériels, notamment les traditions et les savoir-faire, qui sont des marqueurs identitaires des communautés », a-t-il déclaré, rappelant que « suite à l’adoption de ce cadre normatif, le Maroc a travaillé pour l’inscription d’éléments de son patrimoine vivant, riche et ancestral, sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l’humanité ».

Dans une interview à la MAP, M. Addahre a précisé que malgré un quota qui limite les inscriptions à une tous les deux ans, le Royaume s’est engagé dans une dynamique active de soumission de candidatures, ce qui a conduit récemment à l’inscription de nouveaux éléments emblématiques de son patrimoine culturel immatériel séculaire, tels que le Melhoun et le caftan marocain, respectivement inscrits en 2023 et 2025.

Parallèlement, il a poursuivi, le Maroc a renforcé sa présence sur la liste grâce à des inscriptions multinationales qui ne sont pas soumises au quota, à condition qu’elles ne concernent pas des éléments uniques et spécifiques à l’identité marocaine. Les efforts du Royaume pour préserver et promouvoir le patrimoine vivant de ses communautés, conjugués à sa participation active aux réflexions menées par le Secrétariat de la Convention de 2003, lui ont valu l’estime et la reconnaissance des États Parties, du Secrétariat et de l’ensemble de la communauté internationale, a souligné l’ambassadeur.

Concernant le processus d’inscription récente du caftan marocain, M. Addahre a expliqué que le Maroc a soumis une version mise à jour de son dossier de candidature « Le caftan marocain : art, traditions et savoir-faire », qui a été évalué positivement par l’Organe d’évaluation de la Convention. « Le caftan marocain, comme d’autres éléments de notre patrimoine culturel immatériel séculaire, fait l’objet de tentatives d’usurpation », a-t-il déploré, notant que « la diplomatie marocaine s’est largement mobilisée pour contrecarrer ces manœuvres hostiles et obtenir l’inscription de cet élément fondamental de notre culture ».

L’ambassadeur n’a pas manqué de mentionner que d’autres éléments du patrimoine culturel immatériel du Royaume seront soumis à l’UNESCO, comme le savoir-faire ancestral lié au zellige, qui est un trait distinctif de l’architecture marocaine. « La prochaine inscription de cet élément, déjà protégé par l’OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle), sur la liste représentative de l’UNESCO lui conférera un statut particulier, soutenu par une double reconnaissance onusienne », a ajouté M. Addahre.

Ainsi, grâce à une politique pro-active et une diplomatie culturelle dynamique, guidée par le leadership avisé de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc renforce sa position d’acteur de référence mondial dans la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. « Les inscriptions marocaines successives à l’UNESCO témoignent non seulement de la richesse et de la diversité de son héritage vivant, mais également de l’engagement continu de notre pays pour transmettre les arts, traditions et savoir-faire ancestraux aux générations futures », a conclu M. Addahre. En poursuivant cette dynamique, avec des candidatures à venir comme celle du zellige, prévue pour le cycle 2027, le Royaume affirme sa détermination à projeter sa forte identité culturelle sur la scène internationale tout en contribuant activement à la protection du patrimoine commun de l’humanité.