Maroc

Le Groupe socialiste dénonce 13 griefs contre le NON ittihadi sur le projet de loi 59-21.

Le Groupe socialiste-Opposition ittihadie a voté contre le projet de loi n°59-21 relatif à l’enseignement scolaire, considérant que ce texte de loi n’est pas à même de garantir une véritable réforme du système de l’école publique. La députée parlementaire ittihadie, Khaddouj Slassi, a identifié une série de dysfonctionnements, soulignant notamment l’absence d’une approche participative et la lenteur dans la préparation du projet.


Dans le cadre de son rôle de suivi et de contrôle de la politique et de la gestion des affaires publiques, le Groupe socialiste-Opposition ittihadie à la Chambre des représentants a exprimé son opposition au projet de loi n°59-21 sur l’enseignement scolaire. Cette décision fait suite à un rapport détaillé présenté par la députée Kaddouj Slassi, qui a mis en lumière les failles de ce texte de loi en concluant qu’il ne peut pas garantir une réforme significative du système éducatif public.

Khadouj Slassi a souligné, lors de son intervention, l’absence d’une approche participative et rationnelle dans la préparation de la loi sur l’enseignement scolaire. Elle a évoqué plusieurs raisons fondamentales justifiant le vote défavorable à ce projet, s’appuyant sur une série de dysfonctionnements significatifs.

Les principaux griefs soulevés par l’opposition ittihadie sont les suivants :

1. **Absence d’approche participative et lenteur dans la préparation** : Le projet a été élaboré sans l’implication suffisante des acteurs du secteur éducatif et souffre d’une lenteur manifeste dans l’établissement d’un véritable cadre de réforme.

2. **Absence de dispositions claires sur la gratuité de l’enseignement** : Le projet néglige le principe de gratuité de l’enseignement en favorisant une diversification des sources de financement, ce qui constitue un désengagement de l’État de l’une de ses missions essentielles en accordant au secteur privé un statut quasi égal à celui de l’école publique, sans critères adéquats.

3. **Prépondérance des critères financiers et administratifs au détriment de la justice sociale et pédagogique** : La philosophie générale de ce texte lie le succès de la réforme à l’efficacité de la gestion, plutôt qu’à ses missions éducatives et aux principes d’équité, transformant ainsi l’école en une entité administrative plutôt qu’éducative.

4. **Manque d’intérêt pour l’entretien de la scène scolaire et des valeurs** : Le projet ne traite pas des activités culturelles, sportives ni de l’éducation civique.

5. **Inadaptation au référentiel national de réforme** : Le texte n’est pas suffisamment aligné avec la vision stratégique 2015-2020, la loi-cadre 51-17, ni le nouveau modèle de développement.

6. **Ignorance des droits de l’enfant et du soutien psychologique** : Ce manque élargit le fossé entre le texte légal et les orientations nationales sur les problématiques de l’école marocaine.

7. **Faiblesse de la conception pédagogique entre les cycles d’enseignement** : Le projet ne propose pas de modèle cohérent pour encadrer le processus d’apprentissage.

8. **Absence de solutions face à l’engorgement scolaire** : Le projet ne présente pas de mesures réalistes pour traiter l’abandon scolaire ni améliorer les enseignements essentiels.

9. **Confusion dans la gestion des établissements scolaires** : Il existe un manque de clarté et de cohérence dans les options de gestion des établissements.

10. **Recul des acquis en matière d’intégration scolaire** : La loi ne respecte pas les engagements de la loi-cadre sur l’intégration, laissant de côté les enfants en situation de handicap.

11. **Absence de vision sur la lutte contre la violence scolaire et le harcèlement**.

12. **Affaiblissement de la contribution des parents à la vie scolaire** : Le projet ne reconnaît pas le rôle des familles comme partenaires dans l’éducation.

13. **Rejet systématique des suggestions de révision par le gouvernement** : Les demandes d’amendement formulées par le Groupe socialiste-Opposition ittihadie sont globalement rejetées sans véritable débat, contrecarrant l’esprit de la législation participative.

En conclusion, compte tenu de ces dysfonctionnements affectant la philosophie, la méthodologie, et la portée pédagogique et sociale du texte, le Groupe socialiste-Opposition ittihadie se positionne de manière cohérente en rejetant ce projet de loi sur la base d’observations précises et concrètes.

Rachid Meftah.