Maroc

La stratégie Maroc Numérique 2030 verra le jour dans les prochaines semaines

Top départ pour la deuxième édition du Gitex Africa Morocco. Ce rendez-vous technologique, dont le lancement a été donné le 29 mai 2024 à Marrakech, s’inscrit comme une plateforme importante pour les start-up du continent permettant de générer des investissements dans le secteur du digital. A travers cet évènement, l’Afrique veut clairement tirer parti des investissements massifs dans les technologies de pointe avec l’ambition de se faire une place dans l’univers très concurrentiel de l’innovation numérique.

Le futur appartient à l’Afrique. Avec sa population en croissance et férue de nouvelles technologies, il est clair que le continent aura à jouer un rôle prépondérant dans ce secteur dans l’avenir proche. En témoigne l’intérêt que lui portent les investisseurs internationaux. Au regard de ce potentiel, le Maroc aspire à être un hub technologique pour l’Afrique. Cette volonté s’est confirmée à travers l’organisation du Gitex Africa 2024 qui a démarré ses travaux le 29 mai 2024 à Bab Ighli à Marrakech. Organisé pour la deuxième année consécutive au Maroc, cet évènement abrite la quintessence de la technologie. Il réunit les experts mondiaux de la technologie pendant trois jours et prend le défi de faire avancer les investissements en Afrique dans le secteur tout en prenant en compte les enjeux majeurs qui accompagnent cette évolution.

Le Maroc comme hub technologique africain émergent
S’exprimant lors de la conférence inaugurale, Aziz Akhannouch a rappelé, citant un rapport de la Banque mondiale, que la transformation numérique peut ajouter 712 milliards de dollars en termes de PIB pour l’Afrique en 2050, ce qui témoigne de son potentiel pour la croissance de l’économie et la transformation du continent. «La transformation numérique est devenue une composante incontournable de partenariats entre les pays africains (…) le commerce entre les pays du continent est entravé parfois par les infrastructures limitées et la complexité des procédures administratives. Il devra bénéficier grandement du numérique parce que les plateformes électroniques, les systèmes de paiement sur Internet et les solutions logistiques intelligentes permettraient de simplifier les échanges commerciaux, baisser les coûts et renforcer l’efficience», explique le chef de gouvernement. A travers les technologies numériques, les pays africains peuvent également améliorer la gestion des services publics et contribuer à la transparence des gouvernements. Dans ce sens, le Maroc travaille activement sur sa stratégie digitale. Et à ce propos, Aziz Akhannouch a annoncé : « Le gouvernement marocain place la transformation digitale au sommet de ses priorités. Dans ce cadre, la stratégie Maroc Numérique 2030 verra le jour dans les prochaines semaines. Cette stratégie a été réalisée par le gouvernement. Elle a été conçue dans le cadre de la commission nationale pour le développement du numérique et constitue le fruit d’un travail participatif et intense entre les différentes parties prenantes des secteurs public et privé». Et d’ajouter : « La stratégie Maroc Numérique 2030 se fonde sur deux axes. Le premier est lié à la numérisation des services publics et le deuxième axe concerne l’impulsion d’une nouvelle dynamique dans l’économie numérique dans le but de trouver des solutions numériques marocaines, créer une valeur ajoutée et des emplois. Le défi principal auquel nous allons être confrontés pour accompagner cette stratégie est celui de la formation des jeunes talents et des compétences (…). Pour y arriver, le Maroc avait signé un accord en 2023 afin de multiplier par trois le nombre de lauréats dans le secteur du numérique à l’horizon 2027 » notant que le Royaume a aussi acté de nombreux accords avec des partenaires internationaux et des entreprises leaders dans le domaine pour accélérer cette transition numérique. En plus, le Maroc aspire à jouer un rôle important dans la dynamisation du numérique en Afrique. A cet égard le chef de gouvernement a souligné : « Il est temps que l’Afrique écrive un nouveau chapitre de son histoire où l’innovation numérique sera un levier pour notre développement commun. En réunissant nos efforts on pourra transformer cette vision en une réalité qui permettrait la prospérité et le développement pour les futures générations ».

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Hamad Obaid Al Mansoori : «l’expérience marocaine suscite l’admiration »

Après avoir rappelé les relations étroites et l’amitié profondes entre le Maroc et les Emirats Arabes Unis, Hamad Obaid Al Mansoori, DG Telecommunications Regulatory Autority (TRA) UAE a affirmé : « l’expérience marocaine dans la modernisation et la transition numérique durant ces dernières années suscite l’admiration en raison de la volonté de ce pays à se faire une place avancée parmi les nations en s’appuyant sur son patrimoine ancestral et ses compétences nationales. Celles-ci se distinguent par son intelligence et son excellence. En plus, le Maroc a une vision internationale qui se traduit à travers l’ouverture et le partage d’échange avec les expériences internationales ».

Défis du moment
Au programme, le Gitex Africa Digital Summit qui braque les projecteurs sur l’avancement numérique de l’Afrique et son cheminement vers un marché numérique unifié. Ce sommet permet d’explorer les multiples facettes du futur numérique de l’Afrique, les réglementations, la connectivité et les villes numériques. Il aborde aussi les défis les plus urgents à régler et permet de saisir les nombreuses opportunités qui se présentent. Le Gitex Africa Digital Executive Forum est pour sa part l’occasion d’accéder à une série de sessions exécutives exclusives visant à cultiver des solutions pratiques à l’intersection entre régulateurs, secteurs privés et parties prenantes, sur la gouvernance de l’IA, les dialogues exécutifs sur la 5G, le futur de la finance, les investissements dans la santé, la finance climatique. Au cœur de cette édition du Gitex Africa, la Finance numérique en Afrique a toute sa place. En effet, l’Afrique redessine l’univers des finances notamment avec l’essor important du money banking et de la croissance fulgurante des fintechs. Dans le secteur du digital, la cybersécurité constitue un maillon essentiel pour la réussite de tout projet. Elle fait partie des thématiques qui seront abordées lors du Gitex Africa Morocco 2024. Il s’agit de construire un écosystème numérique résilient, intégrant la sécurité dans chaque aspect du développement numérique de l’Afrique. Cette édition compte également le World Future Health Africa. Cette plateforme réunit les acteurs TIC, les leaders dans le domaine de la santé et les entreprises avec l’objectif de créer des stratégies et un financement innovants. La finalité étant d’améliorer les soins de santé en Afrique et de dynamiser le secteur. Et pour relever les défis de demain, l’intelligence artificielle s’impose comme une des solutions actuelles. A ce propos, son rôle dans l’amélioration de l’accès aux soins, l’efficacité agricole et l’inclusion financière sera grandement discuté lors de ce rendez-vous technologique afin d’explorer comment l’IA peut créer un impact mesurable et transformer le business. Parmi les principaux sujets qui seront aussi mis en avant est le développement durable. Il sera l’objet de Gitex Impact. Pour les organisateurs l’Afrique mobilise visionnaires et innovateurs dans la recherche de durabilité pour résoudre les défis tels que l’accès à l’eau, le développement de l’agritech et l’énergie propre. En plus des conférences sur les thématiques de l’heure, ce Salon permet aux visiteurs de découvrir les innovations pionnières des entreprises tech et d’avoir une idée exhaustive des start-up les plus innovantes.

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Ghita Mezzour : Les levées de fonds ont augmenté de 250% en une année »

Lors de son allocution à l’ouverture de la 2ème édition du Gitex Africa Morocco 2024, Ghita Mezzour, ministre déléguée auprès du chef de gouvernement chargée de la transition numérique et de la réforme de l’administration, a souligné: «L’organisation de cette conférence par le Maroc réaffirme l’engagement du Royaune dans le développement socio-économique de l’Afrique». La ministre a mis en exergue les chantiers réalisés par son département affirmant : «Nous avons travaillé en partenariat avec le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique afin d’élaborer des programmes pour la formation des talents dans le domaine du numérique dans les diverses universités du Royaume». A ce propos, la ministre a indiqué que cela inclut également l’augmentation du nombre de lauréats atteignant 71.000 jeunes à l’horizon 2027 avec une moyenne annuelle de 22.000 lauréats. Pour ce qui de l’outsourcing et le digital export, la ministre a relevé qu’ils bénéficient d’un suivi continu de la part de son département. «Le Maroc a avancé de 12 places dans le classement mondial s’affichant à la 28ème place. En plus d’être la deuxième meilleure destination africaine». Le chiffre d’affaires de l’outsouresing est passé de 14,7 MMDH annuellement à 17,9 MMDH annuels durant ces deux dernières années, soit 20%, ce qui représente un record selon la ministre. Pour ce qui est de l’économie numérique, Mme Mezzour a rappelé le succès de certaines entreprises marocaines dans le domaine. Elle a aussi indiqué qu’en termes de levées de fonds le Maroc est passé en une année de la 16ème place en Afrique à la 5 ème place. A en croire la ministre, les levées de fonds ont augmenté de 250% en une année. « Nous allons continuer à renforcer ce développement que connaissent les start-up en herbe marocaines», souligne Ghita Mezzour. Pour ce qui est de la e-administration, elle a expliqué que le Maroc dispose actuellement de plus de 600 services publics numériques. Par ailleurs, la ministre a annoncé qu’un centre de recherche et d’innovation Oracle sera mis en place au Maroc et constituera le premier en Afrique et 8ème dans le monde. Il emploiera 1000 jeunes. 

Start-up : Le plus grand pitch en Afrique
L’innovation est au centre du Gitex Africa Morocco. Ainsi, le Gitex Africa Supernova Challenge se présente, selon les organisateurs, comme le plus grand concours de pitch de start-up en Afrique avec à la clé 100.000 dollars américains à remporter. Parallèlement, un programme de networking tech est mis en place pour les investisseurs, les experts et les innovateurs. En plus, le Sommet des fondateurs et des investisseurs organisé lors de ce Salon international est une plateforme collaborative qui offre aux investisseurs les outils pour surmonter les défis à venir et profiter des opportunités du secteur. Ce Sommet permet aussi aux fondateurs de start-up d’accroitre leur influence sur le marché. Lors du Gitex Africa Morocco 2024, des formations et ateliers certifiés sont aussi prévus. Ces formations couvrent par exemple l’IA générative, les applications de la science Data ou encore le développement de la blockchain. Parmi les workshops offerts, Kaspersky assure un atelier sur la cybersécurité. L’objectif étant de se mettre à jour sur les dernières tendances des menaces cybernétiques et de protéger les systèmes industriels critiques.

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Quelques chiffres à retenir
50.000 visiteurs. En termes de chiffres et comme cela a été annoncé par les organisateurs précédemment, Gitex Africa Morocco 2024 connait une augmentation exponentielle en nombre de participants et d’exposants comparativement à l’édition 2023. Ainsi, le nombre d’exposants enregistrés durant la première édition est de 900 contre 1500 exposants en 2024. En 2023, 400 start-up ont participé à cet évènement contre 800 cette année. Pour ce qui est des visiteurs, l’année dernière 30.000 visiteurs se sont rendus sur place. Cette année, plus 50.000 visiteurs sont attendus venant de 130 pays. Parallèlement, 200 start-up marocaines ont été sélectionnées pour faire part à cette rencontre internationale.Il s’agit principalement de constituer une plateforme essentielle pour connecter les entrepreneurs aux investisseurs et favoriser un écosystème d’innovation et d’entrepreneuriat. A noter que ce rendez-vous technologique se tient sous l’égide du ministère de la transition numérique et de la réforme de l’administration, en partenariat avec l’Agence de développement du digital (ADD). Il est organisé par KAOUN International, la filiale internationale du Dubai World Trade Centre (DWTC), réputée pour organiser Gitex Global aux Émirats Arabes Unis.