Maroc

La négociation collective ne doit pas être négligée dans l’art.

L’Organisation internationale du travail (OIT) affirme que « la négociation collective et le dialogue social peuvent promouvoir une rémunération équitable, la sécurité et la protection sociale pour des millions de travailleurs du secteur des arts et du divertissement ». Selon la publication « Achieving decent work in the arts and entertainment sector: The role of collective bargaining », le secteur des arts et du divertissement « continue de faire face à des déficits persistants en matière de travail décent, notamment l’informalité, des conditions de travail imprévisibles et un accès limité à la protection sociale ».


Le recours aux conventions collectives permet aux syndicats et aux employeurs de rendre le secteur des arts et du divertissement plus équitable et durable, affirme l’Organisation internationale du travail (OIT) dans une nouvelle note d’orientation.

D’après l’agence spécialisée de l’ONU, « la négociation collective et le dialogue social peuvent promouvoir une rémunération équitable, la sécurité et la protection sociale pour des millions de travailleurs du secteur des arts et du divertissement ».

Intitulée « Achieving decent work in the arts and entertainment sector: The role of collective bargaining » (Parvenir à un travail décent dans le secteur des arts et du divertissement : le rôle de la négociation collective), la publication souligne l’importance des négociations collectives dans le secteur artistique, convaincue qu’un dialogue social efficace peut rendre l’économie créative plus équitable, inclusive et durable.

Élaborer des solutions ancrées dans les réalités du secteur

Effectivement, comme le précise Frank Hagemann, directeur du Département des politiques sectorielles de l’OIT, « la négociation collective permet aux travailleurs et aux employeurs d’élaborer des solutions qui reflètent les réalités du secteur, qu’il s’agisse des conditions d’emploi ou des questions émergentes liées à la numérisation ».

Il soutient par ailleurs qu’une négociation collective bien structurée « peut aider à faire face à l’impact des nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle et à renforcer la protection des artistes indépendants ».

Dans sa publication, qui s’appuie sur plus de 50 conventions collectives et exemples nationaux à travers le monde, l’organisation internationale démontre également comment le financement public peut être utilisé comme levier pour un travail décent en reliant les subventions au respect des conventions collectives et des normes de rémunération équitable.

Dans cette optique, l’OIT appelle « les gouvernements, les employeurs et les travailleurs à renforcer le dialogue social, à adapter les cadres juridiques et à développer les capacités afin de garantir que tous les professionnels de la création puissent bénéficier du droit à la négociation collective ».

Il est essentiel de noter que le secteur des arts et du divertissement inclut le cinéma, la musique, le théâtre, la radiodiffusion, les arts visuels ainsi que le segment en expansion des médias numériques, comme l’indique l’OIT dans son rapport.

Cependant, bien qu’il représente une source majeure d’emploi, d’innovation et d’expression culturelle, ce secteur « continue de faire face à des déficits persistants en matière de travail décent, notamment l’informalité, des conditions de travail imprévisibles et un accès limité à la protection sociale », déplore le rapport.

Pour être précis, le rapport « fournit aux mandants de l’OIT des pistes concrètes pour faire du travail décent une réalité dans l’économie créative », comme l’explique Margherita Licata, spécialiste technique au département des politiques sectorielles de l’agence onusienne.

La publication « montre que grâce à la négociation collective, les partenaires sociaux peuvent faire face aux changements technologiques, promouvoir l’égalité et garantir que la liberté artistique s’accompagne de conditions de travail équitables et sûres », précise-t-elle.

Alain Bouithy