Maroc

La migration et le changement climatique au Maroc au cœur du débat

Pour élaborer des stratégies efficaces afin de les intégrer dans les politiques publiques

Atelier de réflexion : L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a organisé mardi 27 août un atelier dédié aux liens complexes entre migration, environnement et changement climatique (MECC). Cet événement a favorisé un échange approfondi pour recueillir des contributions essentielles en vue de finaliser le plaidoyer en faveur de l’intégration du nexus MECC dans les stratégies nationales..

«Le changement climatique est l’un des grands défis de notre époque. Son impact se fait ressentir à travers le monde. Ainsi, le Maroc est fortement touché par ce phénomène. Il a initié plusieurs initiatives pour répondre aux défis posés par celui-ci et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) veut confirmer son engagement pour soutenir ces initiatives avec une action particulière sous le lien entre environnement, changement climatique et migration». Ce sont les propos de Laura Palatini, cheffe de mission de l’OIM au Maroc, lors de l’ouverture d’un atelier de haut niveau, organisé mardi 27 août à Rabat, consacré aux liens complexes entre migration, environnement et changement climatique (MECC). Réunissant experts, acteurs de la société civile et décideurs, cet événement a permis d’explorer les défis posés par ces interactions complexes au Maroc et de renforcer le débat national sur l’intégration du nexus MECC dans les politiques publiques. En effet, le changement climatique, en intensifiant les phénomènes météorologiques extrêmes comme les sécheresses et les inondations, exerce une pression croissante sur les populations marocaines, notamment dans les zones rurales. Ces pressions environnementales déclenchent des mouvements migratoires internes et externes, rendant la question de la migration climatique de plus en plus pressante.

Face à ces défis, l’atelier a favorisé un échange approfondi pour recueillir des contributions essentielles en vue de finaliser le plaidoyer en faveur de l’intégration du nexus MECC dans les stratégies nationales. Le Maroc, en raison de sa position géographique entre l’Atlantique, la Méditerranée et les régions arides du Sud, est particulièrement exposé à ces phénomènes, avec des répercussions directes sur la santé publique. «En collaboration avec le gouvernement marocain et tous les acteurs concernés, nous nous engageons à élaborer des stratégies efficaces pour intégrer les aspects de la migration et du climat dans les politiques publiques», a indiqué à ce sujet Laura Palatini. Et d’ajouter : «Une approche coordonnée et globale est essentielle pour protéger les communautés les plus exposées et renforcer leur résilience face aux impacts croissants du climat».

Lors de l’événement, les résultats d’une étude approfondie sur les liens entre migration et changement climatique dans les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de Souss Massa ont été présentés. Cette étude a révélé comment les dégradations environnementales influencent les mouvements de population, conduisant à des migrations internes de grande ampleur. Les discussions ont également abordé les implications sanitaires de ces migrations, mettant en lumière les risques accrus de malnutrition, de maladies infectieuses, et de stress thermique dans les zones les plus touchées. «Le renforcement du plaidoyer pour une meilleure compréhension des interrelations entre les trois domaines du nexus et pour une meilleure cohérence et coordination entre les politiques publiques sectorielles concernées par ces thématiques afin d’apporter des réponses efficaces et équitables aux défis posés par le changement climatique et aux flux migratoires», a souligné Nouzha Bouchareb, présidente de la Fondation Connecting Group Internationale.

Améliorer la gestion des risques environnementaux

Les recommandations formulées à l’issue de cet atelier mettent en exergue la nécessité de renforcer la résilience des communautés locales, d’améliorer la gestion des risques environnementaux et d’intégrer de manière cohérente le nexus MECC dans les stratégies de développement national. Les participants appellent également à une meilleure production de données probantes pour guider les politiques publiques et à une coordination accrue entre les différents acteurs concernés. Pour noter, cet atelier a bénéficié du soutien financier de plusieurs partenaires internationaux. Le projet «Les liens entre la migration, l’environnement et le changement climatique au Maroc» reçoit un financement du Fonds de développement de l’OIM, tandis que l’initiative «Favoriser la santé et la protection des migrants en situation de vulnérabilité au Maroc, en Tunisie, en Libye, en Égypte et au Yémen» est financée par le ministère des affaires étrangères de la Finlande.