Maroc

House of Beau ouvre les «Jardins de l’âme»

Lorsque le mois sacré du Ramadan drape le temps d’un manteau de sérénité, l’âme s’élève vers la contemplation, l’éveil des sens et la recherche de l’invisible. L’art est alors une passerelle secrète pour accéder aux tréfonds de l’âme, au secret de la création. À l’image de la prière qui unit l’être à l’infini, la peinture devient un langage sans mots, porteurs de messages spirituels et mystiques. Dans les «Jardins de l’âme, Paysages du Maroc», la galerie r’batie House of Beau invite à la méditation et à la célébration de l’essence spirituelle du Maroc, à travers une série d’œuvres choisies.

«Mémoire au féminin» : un Musée éphémère

Des noms phares

Voyageurs éblouis par la beauté du Maroc, Jacques Majorelle et Henri Pontoy ont trempé leurs pinceaux dans les couleurs uniques de la nature de ce pays. La collection compte plusieurs impressions signées de Majorelle, représentant des paysages de la médina de Marrakech ou de Moulay Driss, qui restituent avec poésie les couleurs tendres et profondes de cités baignées de sérénité. Dans les papiers de Pontoy, en aquarelle ou en technique mixte, on retrouve également des villages et des médinas, où la lumière coule sur la chaux des murs.

D’autres artistes, nés de cette terre et nourris par sa richesse, ont laissé de quoi rassasier l’âme du spectateur.

La jeune fille peinte par Chaïbia Talal, avec son instinct et son cœur d’éternelle enfant, incarne l’énergie brute de l’enfance et la vivacité de l’artiste. Connu pour être l’architecte d’un monde de symboles, Abbès Saladi nous offre une aquarelle et une lithographie porteuses de ses figures hybrides particulières et distinctives, se mêlant à des êtres humains ou humanoïdes, dans des scènes mystérieuses évoquant le sacré. Les œuvres de Fatema Hassan Farouj donnent à voir des scènes expressives, rehaussées par des couleurs ardentes et généreuses, rendant naïf celui qui croit son art accessible. Une œuvre splendide de l’Algérienne Baya, embellit la collection, par une figure féminine et ses instruments musicaux dans des couleurs et des motifs éclatants.

La cité comme écrin

La collection propose les œuvres d’autres artistes, poètes des formes et des pigments, pour enrichir ces jardins intérieurs. Les silhouettes abstraites dans la médina de Abbés Benchekroun traduisent sa quête de lumière et de mouvement. Alors que les médinas de Mohammed Naciri consacrent les détails du quotidien dans un style dénué de perspective, où la profondeur cède la place à une frontalité captivante.

Cette même cité, Ahmed Balili en capture la poésie, dans un tableau qui se devine plus qu’il ne se voit, dégageant la tendresse d’un regard posé sur l’instant. Ahmed Krifla, lui, dépeint un paysage rural, de ceux qui rappellent les étés et les moissons abondantes. Alors que Larbi Belkadi nous offre à voir des scènes de fantasia à la fois simplifiées et vibrantes.

Dans cette jolie collection de la Galerie House of Beau, le temps est à la contemplation et à la redécouverte. Rarement montrée, les «Jardins de l’âme, Paysages du Maroc» réunit des œuvres d’artistes incontournables pour un voyage inoubliable à travers des œuvres qui ont marqué les âmes et traversé les époques.