Hausse de 30% du flux net en 2023
Les données arrêtées par l’Office des changes laisse apparaître en 2023 des IDME de plus de 25 milliards de dirhams injectés à hauteur de 19,4% par l’Afrique.
25,6 milliards de dirhams, telle est la valeur des investissements marocains à l’étranger. Il s’agit en effet des nouvelles acquisitions réalisées au titre de l’année 2023. Elles ressortent en hausse de 25% comparé au niveau relevé en 2022 et qui se situait autour de 20,5 milliards de dirhams. C’est ce que confirme l’Office des changes dans son rapport annuel de la balance des paiements et la position extérieure globale du Maroc en 2023. L’analyse établie en termes de « compte financier » laisse apparaître également une hausse à deux chiffres des cessions de ces investissements. Elles ressortent ainsi à 17,1 milliards de dirhams contre 13,9 milliards de dirhams l’exercice précédent. A cet effet, le flux net ressort en amélioration de 30,1% en glissement annuel se situant ainsi autour de +8,47 milliards de dirhams contre 6,51 milliards de dirhams en 2022. En commentant cette évolution, l’Office des changes évoque l’accroissement du flux net des instruments de la dette. Il s’est amélioré de 82,3% passant en une année de +2,6 milliards de dirhams en 2022 à +4,8 milliards de dirhams en 2023. Le flux net des bénéfices réinvestis s’est pour sa part redressé de 56,6% pour atteindre les +1,9 milliard de dirhams en 2029 contre 1,2 milliard de dirhams une année auparavant. En parallèle, les titres de participation se sont inscrits en baisse. L’office des changes relève à ce propos un repli de 34,2% soit des titres de l’ordre de 1,7 milliard de dirhams en 2023 contre 2,6 milliards de dirhams en 2022.
Les Emirats Arabe Unis en tête des pays de destination
Le flux des investissements directs marocains à l’étrangers par secteur démontre un engouement pour les industries manufacturières. Ce secteur capte à lui seul un flux net des IDME de 3,1 milliards de dirhams. Il se situe en effet en ralentissement par rapport au flux réalisé une année auparavant (+3,6 milliards de dirhams). Les industries extractives arrivent en deuxième position avec un flux de l’ordre de +2,33 milliards de dirhams et ce contre un solde négatif de -213 millions de dirhams observé au titre de l’exercice précédent. Les activités financières et d’assurance se situent pour leur part en troisième position. Le flux net des IDME enregistré dans ce secteur en 2023 ne dépasse pas les 900 millions de dirhams alors qu’il se situait autour de 1,3 milliard de dirhams une année auparavant. Il est à noter qu’en 2023, les Emirats Arabes Unis se sont positionnés comme étant la première destination des investissements directs marocains à l’étranger. On relève dans ce sens des flux nets de l’ordre de 2,6 milliards de dirhams alors qu’il s’établissait à +8 millions de dirhams une année auparavant. Le Sénégal arrive en deuxième position. Ce pays capte en effet 1,35 milliard de dirhams du flux net des IDME en 2023 contre +648 millions de dirhams une année plus tôt. La France occupe ainsi la troisième place. Le flux des IDME réalisé au niveau de l’hexagone ressort en 2023 à 1,07 milliard de dirhams contre 1,32 milliard de dirhams l’année précédente.
On relève, en parallèle, une amélioration des flux des IDME aux États-Unis. Il est en effet passé en une année de 691 millions de dirhams à 787 millions de dirhams en 2023. En revanche, le flux des IDME à destination de la Belerique s’est légèrement contracté revenant à 480 millions de dirhams en 2023 contre 568 millions de dirhams une année plus tôt. Notons que la répartition des IDME par région confirme la place qu’occupe l’Afrique dans cette sphère. En effet, le continent accapare 19,4% des nouvelles acquisitions en investissements directs marocains à l’étranger soit 4,9 milliards de dirhams en 2023.
Le stock dépasse la barre des 87 milliards de dirhams
En analysant la position extérieure globale, le stock des investissements directs marocains à l’étranger ressort en consolidation en 2023. Il s’est en effet affermi de 13,5 milliards de dirhams atteignant ainsi les 87,1 milliards de dirhams contre 73,6 milliards de dirhams. On note ainsi un accroissement de 18,3%. Cette tendance haussière est portée, selon l’Office des changes, par l’accroissement des titres de participation et parts de fonds communs de placement. Cette principale composante du stock des IDME a progressé de 9,2 milliards de dirhams pour atteindre les 73,8 milliards de dirhams en 2023 contre 64,6 milliards de dirhams une année auparavant. Les titres de participation et parts de fonds communs de placement raflent à eux seuls 84,7% du stock des IDME. En parallèle, l’Office des changes observe un accroissement de 4,2 milliards de dirhams des instruments de dette lesquels ont atteint les 13,3 milliards de dirhams au titre de l’exercice 2023.
Rappelons qu’en 2022, la Côte d’Ivoire s’est érigée comme étant la première destination des IDME, détenant ainsi une part de 13,8% du total des IDME soit 10,2 milliards de dirhams en 2022 contre 10,9 milliards de dirhams en 2021. Elle est suivie du Luxembourg (8,3%), de la France (8,2%) et de l’île Maurice (4,7%). Se référant à l’Office des changes, ces quatre pays détiennent 35,1% des investissements directs marocains à l’étranger en 2022. Il ressort par ailleurs que cinq secteurs accaparent 72,5% des IDME en 2022. On cite en premier les Banques et activités financières qui se positionnent en tête des secteurs de destination des DME en termes de stock sur ladite période. On relève dans ce sens un encours de 23,8 milliards de dirhams en 2022 contre 22 milliards de dirhams une année auparavant. Avec un encours de 12,4 milliards de dirhams, le secteur de l’immobilier arrive en deuxième place, suivi du secteur de l’industrie (7,8 milliards de dirhams) puis celui des cimenteries (5,9 milliards de dirhams) ainsi que celui des télécommunications (3,5 milliards de dirhams).