« France 24 » : Les experts voient le Maroc comme « locomotive » du football africain
Le Maroc est devenu la première nation africaine à disputer une demi-finale de Mondial le 14 décembre 2022. L’Académie Mohammed VI de football, inaugurée en 2010, a bénéficié de plus de 140 millions de dirhams d’investissements.
Le Maroc est désormais perçu comme « la locomotive » du football africain, selon un article de la chaîne française d’information, « France 24 », publié lundi. « Avec des infrastructures modernes, une formation reconnue et des clubs performants, le Maroc s’affirme comme un acteur central du football africain et s’illustre ces dernières années sur la scène mondiale », est-il indiqué.
« L’essor du Maroc dépasse largement la CAN 2025, avec l’organisation du Mondial 2030 à l’horizon », rajoute le média. Le 14 décembre 2022, le Maroc a marqué l’histoire en devenant la première nation africaine à atteindre les demi-finales d’un Mondial. Actuellement classée 11e au classement FIFA, la sélection marocaine s’établit comme « un acteur incontournable du football en Afrique ».
Alors que la CAN 2025 se profile et que le Maroc coorganisera le Mondial 2030 avec l’Espagne et le Portugal, « l’essor du Maroc est le fruit d’investissements et d’un plan de développement initié depuis au moins dix ans », note le média.
France 24 met également en avant les infrastructures sportives de qualité, mises en place sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mentionnant particulièrement l’Académie Mohammed VI de football, inaugurée en 2010, pour laquelle plus de 140 millions de dirhams ont été investis. « Cette structure de 18 hectares a permis à de nombreux footballeurs marocains de s’épanouir au plus haut niveau, tels que Nayef Aguerd (OM), Azzedine Ounahi (Gérone) et Youssef En-Nesyri (Fenerbahçe) », ajoute l’article.
La chaîne souligne également les efforts du Royaume dans la formation de cadres techniques pour renforcer son niveau sportif. En prévision de la CAN 2025 et du Mondial 2030, le Maroc a largement investi dans ses infrastructures sportives. « Des projets de rénovation de stades à Rabat et Tanger ont été réalisés », explique le média.
De plus, environ 500 millions d’euros du budget total sont alloués à la construction, d’ici 2028, d’un stade de 115.000 places à Benslimane, près de Casablanca, ce qui en fera « l’un des plus grands stades au monde ». En outre, le Royaume investit également dans des infrastructures pour accueillir ces événements sportifs, avec des autoroutes en construction, une extension du réseau de trains à grande vitesse, et le doublement de la capacité des aéroports nationaux.
« Le Maroc possède une véritable stratégie nationale », souligne Jean-Baptiste Guégan, géopolitologue du sport cité par le média. « Il a choisi d’utiliser le sport comme levier de développement. Cela représente quelque chose de jamais vu à l’échelle africaine », a déclaré l’enseignant de Sciences Po Paris, qui dispense le cours « Histoire et géopolitique du sport africain ».
Ces investissements ont largement contribué à l’ascendance continentale et mondiale du Maroc ces dernières années, observe l’article, notant que le Royaume s’est imposé comme « une place forte du football en Afrique », soutenu par le succès de clubs comme le Raja de Casablanca, vainqueur de la Coupe de la confédération de la CAF en 2021, ou le Wydad de Casablanca, champion d’Afrique en 2022 et participant au Mondial des clubs aux États-Unis cet été.
« Les performances du Wydad en Coupe du monde des clubs montrent qu’ils sont compétitifs et capables de rivaliser avec des équipes européennes. Cela constitue un véritable signe de structuration pour le football marocain », observe M. Guégan dans l’article.
Il précise également que « le niveau moyen des jeunes s’élève et la formation porte ses fruits » au Maroc, qualifiant la liga Botola – la première division marocaine – de « l’une des trois meilleures d’Afrique ». À cela s’ajoutent les résultats impressionnants des sélections : une demi-finale de Mondial en 2022, une finale pour les Marocains à la CAN 2025, et un troisième sacre historique au Championnat d’Afrique des nations. « Ces équipes peuvent toujours compter sur un public et des diasporas qui se mobilisent pour chaque événement sportif ».
« Il y a une réelle mobilisation des Marocains et des diasporas autour du football », constate M. Guégan, qui souligne que l’influence du pays dépasse largement ses frontières : « C’est un exemple démontrant que c’est possible en Afrique. Le Maroc est plus que lui-même, comme on l’a vu lors du Mondial au Qatar ».
Le média rappelle également l’ouverture à la fin juillet par la FIFA de son bureau régional près de Rabat, le premier en Afrique du Nord.
Considérant ses investissements, le Maroc est devenu, selon France 24, « un acteur incontournable du continent africain ». « Dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie et des infrastructures, le Royaume continue de multiplier les connexions régionales, en particulier avec les pays d’Afrique subsaharienne », note-t-il.
Le Maroc s’affiche comme un pays pivot entre l’Afrique et l’Europe, incarné par sa coorganisation du Mondial 2030 avec deux pays européens – l’Espagne et le Portugal. Il bénéficie de la stabilité politique, de l’attractivité touristique et d’un plan de développement, observe M. Guégan.

