Financement des startups en Afrique: le Maroc timide 5e, mais…
Le Maroc occupe la cinquième place continentale dans un récent classement sur le financement des startups. Mais le pays reste loin derrière les performances des « Big 4 »: le Kenya, le Nigeria, l’Egypte et l’Afrique du Sud.
Selon le rapport de la plateforme « Africa: The Big Deal », le financement des startups en Afrique au titre de l’année 2024 montre une répartition intéressante à travers le continent. L’Afrique de l’Est se démarque nettement, avec un total de 725 millions de dollars levés, représentant 33% des fonds totaux. Le Kenya, à lui seul, a attiré 638 millions de dollars, se positionnant ainsi comme le leader incontesté du continent.
L’Afrique de l’Ouest suit avec 587 millions de dollars, soit 27% des fonds totaux, avec le Nigeria et ses 410 millions de dollars attirés en tête. L’Afrique du Nord a, quant à elle, levé 478 millions de dollars (22%), dont 400 millions de dollars investis en Egypte. Enfin, l’Afrique australe a attiré 397 millions de dollars (18%), avec l’Afrique du Sud en tête à 394 millions de dollars.
Le Maroc, bien que figurant dans le top 5, n’a levé que 70 millions de dollars, très loin derrière les quatre premiers. Ce montant, quoique significatif, montre une certaine timidité par rapport aux autres leaders du continent. En effet, les fonds levés par les startups du Royaume équivalent à moins de 11% de ceux levés par le Kenya, premier de la liste, et 17,7% de ceux levés par l’Afrique du Sud, quatrième africain.
Interrogé par H24Info sur cet écart important en termes de financement entre les startups du Maroc et les Big 4, Reddouane El Haloui, président de la Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI), relativise. Pour lui, ce classement ne reflète pas la performance ou l’efficacité des mesures prises pour dynamiser l’écosystème des startups marocain dans le cadre de la stratégie Maroc Digital 2030.
«Le mal a été identifié et les moyens ont été mis en place. Il faudra attendre leur opérationnalisation pour avoir une appréciation cohérente de leur efficacité», assure El Haloui. Une efficacité dont il ne doute pas, car elle dépend du pilotage et de la gouvernance. «Si la stratégie est bien pilotée, le Maroc pourra rattraper son retard.»
Commentant le recul des investissements engrangés par les startups africaines dans leur ensemble, le président de l’APEBI l’attribue à l’effet de l’intelligence artificielle (IA). «Avec le tsunami technologique drainé par l’IA, les investisseurs sont en observation et les acteurs en pleine réflexion», explique-t-il.
En somme, le Maroc, bien que classé cinquième, doit encore intensifier ses efforts pour rattraper les performances des leaders du continent et exploiter pleinement le potentiel de ses startups dans les années à venir.