Fès : Nizar Baraka expose les grands chantiers du gouvernement… et les ambitions de l’Istiqlal


De la Coupe du monde 2030 à la modernisation des infrastructures, en passant par l’attractivité des investissements et la lutte contre le chômage… C’est à Fès, ce 17 mars 2025, que Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’eau et secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, a pris la parole pour détailler les grands chantiers en cours. Lors de cette rencontre, M. Baraka a dressé un état des lieux global des projets stratégiques du gouvernement, revenant même sur les préparatifs de son parti pour «le gouvernement du Mondial».
Parmi les projets phares mis en avant par le ministre, l’amélioration des infrastructures occupe une place centrale. Avec la Coupe du monde 2030 en ligne de mire, l’accent est mis sur la modernisation des axes routiers stratégiques, comme l’autoroute entre Fès et Marrakech via Béni Mellal et Khénifra, ou encore l’optimisation des routes qui relient Fès à Taounate et à Imouzzer. Ces travaux visent à désenclaver certaines régions et à renforcer l’attractivité économique du pays. «Nous avons une opportunité historique d’accélérer le développement territorial grâce à ces investissements en infrastructures», a affirmé M. Baraka, insistant sur la nécessité d’une répartition équitable des projets à travers le Royaume.
L’épineuse question de l’emploi
Face à une jeunesse fassie et marocaine en quête d’opportunités, Nizar Baraka a tenu à rassurer. «Notre priorité est claire : renforcer l’employabilité des jeunes et soutenir la dynamique entrepreneuriale pour créer des emplois durables», a-t-il affirmé. Pour y parvenir, le ministre a mis en avant un ensemble de mesures ciblées. D’abord, un soutien accru aux très petites et moyennes entreprises (TPME), considéré comme un moteur essentiel de l’emploi. «Nous facilitons leur accès au financement à travers des mécanismes adaptés, tout en leur offrant des dispositifs d’accompagnement pour les aider à grandir et à embaucher», a-t-il détaillé. Parallèlement, le gouvernement mise sur l’attractivité du Maroc pour les investisseurs étrangers. «Notre objectif est de créer un environnement propice à l’investissement, avec une main-d’œuvre qualifiée et un cadre réglementaire stable», a expliqué M. Baraka. L’idée est de favoriser l’implantation d’entreprises qui génèrent non seulement de la richesse, mais aussi des emplois qualifiés et durables. Toutefois, le ministre n’a pas éludé les défis persistants. Il a reconnu que la répartition des opportunités reste inégale, avec une concentration excessive dans certaines grandes villes au détriment des zones plus enclavées. «Nous devons garantir un développement plus équilibré et inclusif, afin que chaque région puisse bénéficier de cette dynamique», a-t-il insisté.
Une lueur d’espoir sur les prix de la viande rouge ?
L’une des annonces les plus commentées de ces derniers jours a été la décision Royale d’annuler le rituel de sacrifice du mouton de l’Aïd Al-Adha cette année, une mesure saluée par Nizar Baraka comme un levier essentiel pour stabiliser les prix de la viande rouge. Selon lui, cette initiative a permis d’éviter une pression supplémentaire sur le cheptel national et de freiner l’inflation qui frappait le secteur. «Grâce à cette décision, nous avons pu anticiper une crise sur le marché de la viande. Les prix ont commencé à baisser et cette tendance devrait se poursuivre», a déclaré le ministre. Si cette mesure apporte un répit aux consommateurs, elle ne résout pas les causes profondes de la flambée des prix alimentaires. La sécheresse persistante, le coût élevé des aliments pour le bétail et les fluctuations des marchés internationaux restent des facteurs déterminants.
L’Istiqlal : entre gestion du pouvoir et bataille politique
Au-delà des grands chantiers économiques et sociaux, l’intervention de Nizar Baraka à Fès avait d’abord une forte dimension politique. Le secrétaire général de l’Istiqlal a clairement exprimé sa volonté de repositionner son parti sur l’échiquier national, en insistant sur la nécessité d’un renouvellement structurel et d’une ouverture sur une nouvelle génération de militants «L’Istiqlal est un parti historique, un parti qui a façonné le Maroc moderne. Mais pour continuer à peser dans les décisions et répondre aux aspirations des citoyens, nous devons nous adapter aux réalités actuelles, moderniser nos structures et renforcer notre présence sur le terrain», a déclaré M. Baraka. Le chef de l’Istiqlal prépare déjà les prochaines échéances, notamment en renforçant la mobilisation des cadres et militants du parti. Il a appelé à une restructuration interne, avec un élargissement des instances dirigeantes à des profils jeunes et compétents.