Maroc

Eau et électricité : Les détails du contrat de gestion entre Casablanca-Settat et sa SRM

Financement, durée, investissement, personnel, transferts des biens, tarifs…

Gouvernance. La région de Casablanca-Settat inaugure une nouvelle ère en matière de gestion de la distribution de l’eau et de l’électricité ainsi que l’assainissement liquide. Après une expérience de la gestion déléguée qui a commencé dans les années 90, la Société régionale multiservice prend le relais.

Les détails.

Les élus de Casablanca s’apprêtent à acter des décisions stratégiques le 3 juillet prochain. Le groupement des collectivités de la région organise une session extraordinaire. A l’ordre du jour, le futur contrat de gestion de l’eau et de l’électricité entre la région et la Société régionale multiservices (SRM). Le projet de contrat fixe les droits et obligations des deux parties signataires. Concrètement, il s’agit de l’examen et l’adoption du projet de contrat de gestion entre la région et la Société régionale multiservices. Il sera également question de l’examen et l’adoption d’une convention pour la gestion de la dette de financement, l’adoption d’un point permettant à l’Etat à travers le ministère de l’intérieur de prendre en charge la contribution financière de la région dans le capital de la société créée ainsi que l’adoption du transfert des crédits du fonds des travaux créé dans le cadre du contrat de gestion déléguée avec la Lydec.

Le projet de contrat de gestion entre la région et la Société régionale multiservices dont ALM détient copie fixe les règles et obligations des deux parties. Il sera signé d’un côté par le Groupement des collectivités territoriales Casablanca-Settat pour la distribution, et de l’autre par la Société régionale multiservices Casablanca-Settat S.A’’, société anonyme, immatriculée au registre de commerce du tribunal de commerce de Casablanca sous le numéro [_], au capital de 200.000.000 dirhams, et dont le siège social est sis à la wilaya de Casablanca-Settat.

Concrètement, l’article 2 stipule que «le périmètre du contrat de gestion couvre l’ensemble du ressort territorial de la région de Casablanca- Settat, y compris le périmètre actuel du contrat de gestion déléguée conclu avec Lydec dès la fin dudit contrat de gestion déléguée». L’article 3 dispose que les objectifs fondamentaux du contrat de gestion sont : La généralisation de l’accès aux services de distribution d’électricité et d’eau potable, et de l’assainissement liquide ; – La garantie de la continuité du service Public ; – L’application des tarifs les plus bas possibles pour l’eau potable, l’électricité et l’assainissement liquide ; – La gestion et l’exploitation optimales des biens du service public ; – L’amélioration de la qualité des services et la bonne gestion du service public ; – La rationalisation de la consommation d’eau et d’électricité ; – L’amélioration des performances techniques et financières du service public ; – La gestion optimale des ressources humaines ; – La mise en application des normes d’économie d’eau et de protection de l’environnement dans la gestion du service public. La durée du contrat de gestion est fixée à trente (30) ans, renouvelable par avenant. Le contrat de gestion et ses avenants ne sont exécutoires qu’après délibérations de l’organe délibérant du titulaire du service, et visa de l’autorité gouvernementale chargée de l’Intérieur.

Capital social
Selon l’article 17 du projet de contrat, «Le capital de la Société à la date d’entrée en vigueur du contrat de gestion est de deux cents millions (200.000.000) de dirhams, réparti entre les actionnaires fondateurs suivants : L’Etat à hauteur de vingt-cinq pour cent (25) du capital de la société ; Le Groupement de collectivités territoriales Casablanca-Settat pour la Distribution à hauteur de quarante pour cent (40) du capital de la société ; La région de Casablanca-Settat à hauteur de dix pour cent (10) du capital de la Société; L’Office national de l’électricité et de l’eau potable à hauteur de vingt-cinq pour cent (25) du capital de la société.

Le capital social ou la répartition de ses parts entre les actionnaires pourront être modifiés pendant la durée du contrat de gestion conformément à la législation en vigueur et aux statuts de la société. A l’exception des cessions des actions de garantie nécessaires à la nomination des administrateurs au conseil d’administration de la société, le capital social de la société ou la répartition de ses parts ne peuvent être modifiés qu’après accord préalable du titulaire du service en vertu des délibérations de son conseil, et visa desdites délibérations par l’autorité gouvernementale chargée de l’Intérieur».

Pour sa part, l’article 21 encadre l’attribution de certaines missions de la société à des personnes de droit privé. «Conformément aux dispositions de l’article 10 de la loi n° 83-21 précitée, la société peut confier à des opérateurs du secteur privé une partie des missions qui lui sont confiées autres que les missions principales, et ce en vertu de contrats qui ne sont exécutoires qu’après approbation du conseil du titulaire du service et visa de l’autorité gouvernementale chargée de l’Intérieur. Ces contrats n’établissent aucune relation juridique entre le titulaire du service et l’opérateur privé avec lequel le contrat a été conclu en application du présent article, et la société demeure responsable envers le titulaire du service et les tiers de l’accomplissement de tous les engagements qui lui incombent en vertu du contrat de gestion. La société demeure également responsable devant l’opérateur privé concerné de l’exécution de ses engagements au titre du contrat passé avec lui».
Concernant le programme d’investissement, l’article 25 explique que «le programme prévisionnel d’investissement relève des engagements de la société qu’elle doit exécuter selon les conditions fixées dans le contrat de gestion.

Le personnel
Ressources humaines. L’effectif du personnel en activité transféré par les opérateurs de distribution opérant dans le périmètre du contrat de gestion avant son entrée en vigueur s’élève à 4.662 personnes réparties selon leurs établissements d’origine. Selon l’annexe prévue dans le cadre du nouveau contrat, le statut du personnel et les régimes indemnitaires s’appliquent à tout le personnel de la société. Ce statut régit les conditions de recrutement, d’admission en stage et de recrutement et traite de toutes les questions relatives à la gestion de sa carrière (avancement, discipline, congés, maladies, absence, réforme, départ à la retraite, etc.). Le personnel a droit conformément aux dispositions du présent statut et à la législation et la réglementation en vigueur notamment :
* À la rémunération correspondante à sa situation socioprofessionnelle;
* À l’évolution de carrière;
* À la formation et aux perfectionnements professionnels;
* À la couverture des risques d’accidents de travail et de maladies professionnelles;
* À une pension de retraite;
* Aux congés annuels, familiaux et de maladie;
* Aux avantages sociaux;
* À l’exercice du droit syndical;
* À la protection de la société contre les menaces, attaques, outrages, injures ou diffamation, atteinte à son intégrité personnelle dont il peut être l’objet à l’occasion de l’exercice de ses fonctions.
S’agissant des obligations, le personnel est responsable, dans le cadre de son travail, de son acte, de sa négligence, de son impéritie ou de son imprudence. Sous peine de sanctions disciplinaires et/ou poursuites judiciaires, le personnel est tenu durant l’exercice de ses fonctions de respecter les obligations prévues dans le présent statut, le règlement intérieur, les procédures et notes internes de la société ainsi que la législation et la règlementation en vigueur.

Projections financières
Budgétisation.
Les principales données financières du contrat de gestion sont les suivantes:
– Les revenus d’exploitation prévisionnels sur la durée du contrat de gestion: 650,4 milliards DH;
– Les charges d’exploitation (hors amortissements): 505 milliards DH dont: Les achats de fluides: 394 milliards DH; Les charges du personnel: 72,5 milliards DH; Autres charges d’exploitation: 37,6 milliards DH. L’excédent brut d’exploitation prévisionnel sur la durée du contrat de gestion s’élève à 145,5 milliards DH. L’enveloppe d’investissements à réaliser par la société sur la durée du contrat de gestion s’élève à 61,7 milliards DH, et dont le plan de financement se présente comme suit: Autofinancement: 50 milliards DH; Subventions d’investissement: 3 milliards DH. Dettes de financement: 7,7 milliards DH. Les autres recettes relevant de l’exploitation de la société au titre du contrat de gestion et prises en compte dans le cadre des projections financières se composent principalement des redevances fixes électricité et para-tarifaires, les participations et les prestations facturées aux usagers telles qu’elles sont prévues dans les cahiers des charges annexés au contrat de gestion), notamment: Participations et contributions aux infrastructures et réseaux; Peines et soins sur travaux remboursables; Contrôle et suivi sur travaux remboursables réalisés par des tiers; Travaux abonnés; Pose et dépose des compteurs; Relance des clients sur le recouvrement des créances; Frais abonnement, coupure et rebranchement; Commission perçue pour la collecte de la TPPAN; Autres produits issus des cahiers des charges.