Maroc

Dessalement : La plus grande station d’Afrique sera au Maroc

SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan a procédé en juin à la Commune Lamharza Essahel, relevant de la province d’El Jadida, au lancement des travaux de construction de la station de dessalement de l’eau de mer de Casablanca.

Ce sera la plus grande station du genre en Afrique. En effet, SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan avait procédé en juin dernier à la Commune Lamharza Essahel relevant de la province d’El Jadida au lancement des travaux de construction de la station de dessalement de l’eau de mer de Casablanca.
A terme, cette station aura une capacité annuelle de production de 300 millions de m3 et une population bénéficiaire estimée à 7,5 millions d’habitants. Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’intérêt et de la Haute sollicitude qu’accorde Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la question stratégique de l’eau, particulièrement dans le contexte actuel marqué par un déficit pluviométrique notable et une très forte pression sur les ressources hydriques conventionnelles dans les différentes régions du Royaume. Il fait partie intégrante de l’axe «Amélioration de l’offre hydrique» du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, lancé en 2020 par Sa Majesté le Roi et dont le coût global devra atteindre 143 milliards de dirhams. La future station, qui permettra de répondre à la demande croissante en eau du Grand Casablanca, des villes de Settat, de Berrechid et de Bir Jdid et des régions avoisinantes, sera réalisée en deux tranches sur un terrain de 50 ha et nécessitera un investissement global de 6,5 milliards de dirhams, mobilisé grâce à un partenariat public-privé.
Lors de la première tranche, dont la mise en service est prévue fin 2026, la station doit atteindre une capacité de 548.000 m3 d’eau traitée par jour (200 millions de m3 par an), extensible, dans une deuxième phase (prévue pour la mi-2028) à 822.000 m3 par jour, soit 100 millions de m3 supplémentaires par an, dont 50 millions à usage agricole.
Ce projet d’envergure porte sur la réalisation d’une unité de dessalement d’eau de mer par osmose inverse et la mise en place d’un système de transport de l’eau potable produite comprenant trois stations de pompage, trois réservoirs de stockage et un réseau de distribution de près de 130 kilomètres de conduites d’adduction. Ce système de transport d’eau potable nécessitera, pour sa part, une enveloppe de 3 milliards de dirhams financés par des fonds publics. De dernière génération, la station de dessalement de l’eau de mer de Casablanca comportera deux conduites d’amenée d’eau de mer de 1.850 ml de longueur, un émissaire de rejet de 2.500 ml de longueur, des installations de dessalement par osmose inverse (des filtres sous pression et des microfiltres), une unité de traitement des boues, un Centre de contrôle et de gestion et des stations de pompage, outre un réservoir de stockage de l’eau potable produite. Avec un coût de production d’eau potable estimé à 4,48 DH/m3, la future station sera alimentée à 100% par de l’énergie renouvelable et sa gestion sera entièrement automatisée.

Choix stratégique
Le dessalement des eaux demeure une priorité pour gérer le déficit hydrique. Dans le cadre de sa réponse aux questions des conseillers parlementaires, le ministre Baraka avait noté qu’à l’horizon 2030, l’approvisionnement en eau potable sera assuré à hauteur de 50% grâce au dessalement des eaux, rappelant que le gouvernement a mis en place un plan visant à réaliser plusieurs stations de dessalement afin d’atteindre un niveau de production de 1,4 milliard de m3 à cette date. Le ministre a également précisé qu’OCP se chargera du dessalement de 560 millions de m3, soulignant que 500 millions de m3 d’eau seront destinés au secteur agricole tandis que le volume restant sera dédié à l’approvisionnement des citoyens en eau potable. Et d’ajouter que selon le plan gouvernemental, les villes côtières seront dotées de stations de dessalement, dans le cadre d’un partenariat entre les secteurs public et privé, ce qui signifie qu’elles ne bénéficieront pas des eaux des barrages qui seront destinées à la satisfaction des besoins des villes intérieures, du monde rural ainsi qu’à l’irrigation.
Par ailleurs, le ministre a expliqué que pour répondre au problème du stress hydrique, le gouvernement a adopté une approche basée sur la solidarité entre les villes côtières et intérieures en étendant les canaux d’approvisionnement en eau potable, en allégeant la pression sur les barrages dont les eaux seront destinées aux régions intérieures, au monde rural et au secteur agricole. Le programme des stations de dessalement permettra de dépasser la situation actuelle à l’horizon 2027 et garantira de ce fait l’approvisionnement des citoyens à hauteur de 100% en eau potable dans les zones côtières, en plus de consacrer une superficie de 100.000 hectares à la production de produits alimentaires de base, ce qui aura un impact positif sur le citoyen marocain et contribuera à diversifier les sources de devises, a-t-il conclu.
Le dessalement des eaux permet déjà d’approvisionner de grandes agglomérations. Ainsi, 60% de l’eau potable de Safi provient du dessalement de l’eau de mer, dans la perspective d’atteindre le taux de 100% durant janvier courant. La ville d’El Jadida sera aussi approvisionnée, d’ici février, à hauteur de 100% à travers le dessalement de l’eau de mer.
Pour ce qui est de la région de Souss-Massa, le ministre a indiqué que l’opérationnalisation de la station de dessalement de Chtouka Ait Baha a permis de réduire la pression sur les ressources hydriques de la région, notant que le barrage d’Aoulouz a connu une baisse et approvisionne actuellement seulement en eau potable, alors que l’approvisionnement en eau d’irrigation a été interrompu depuis trois semaines suite à la baisse du niveau de l’eau.