Maroc

Défense : nouvelles révélations sur l’arrivée de TATA au Maroc

Les détails de la commande des FAR auprès du géant indien des technologies militaires

Industrie. C’est un cabinet international français ayant des bureaux à Casablanca et à Paris qui a accompagné l’opérateur indien pour son partenariat avec les autorités marocaines. Le cabinet révèle notamment le nombre des véhicules militaires commandés. Les détails.

Alors que les spéculations allaient bon train sur le nombre exact des véhicules blindés commandés par les Forces Armées Royales auprès de Tata Advanced Systems, le cabinet de conseil international ayant accompagné le géant industriel indien vient de donner plus de détails. En effet, c’est Bird & Bird qui a conseillé Tata Advanced Systems Limited dans le cadre de son partenariat stratégique avec les Forces Armées Royales du Royaume du Maroc pour la production locale de plateformes blindées à roues.

Bird & Bird est un cabinet d’avocats international avec plus de 1.700 experts répartis au sein d’un réseau mondial de 32 bureaux en Europe, Asie Pacifique, Moyen-Orient, Afrique et Etats-Unis. Le cabinet qui a des locaux notamment à Casablanca couvre un large panel de secteurs tels que les technologies de l’information, les communications électroniques, l’énergie et les infrastructures, les services financiers et l’assurance, l’aviation, l’aéronautique, la défense et la sécurité.

Ainsi, Bird & Bird a conseillé la société indienne Tata Advanced Systems Limited (TASL), spécialisée dans la fabrication de matériel aérospatial, l’ingénierie militaire et les technologies de défense, dans le cadre de son partenariat stratégique avec les Forces Armées Royales du Royaume du Maroc et de son investissement dans de nouvelles installations pour la production locale de véhicules de combat WhAP (Wheeled Armoured Platform). «Le contrat prévoit la livraison de 92 véhicules WhAP aux Forces Armées Royales marocaines sur une période de trois ans, ce qui en fait le plus gros contrat de véhicules blindés à ce jour, tant en Inde qu’à l’échelle mondiale.

Cet accord historique marque une étape importante dans l’expansion de la présence de l’entreprise en tant que fabricant d’équipements d’origine (OEM) de défense à l’échelle internationale et constitue la première grande usine de fabrication de matériel de défense au Maroc, ainsi que la première entreprise à l’étranger pour un fabricant d’équipements d’origine (OEM) indien de matériel de défense», apprend-on auprès du cabinet international. «Ce partenariat souligne l’ambition du Maroc de devenir un leader régional dans le domaine de la fabrication de matériel de défense, tout en renforçant la présence de l’Inde sur les marchés internationaux de la défense. L’usine sera installée dans la région de Casablanca et visera également les marchés d’exportation», précise la même source.

L’accord marque une étape importante dans l’expansion de la présence de l’entreprise en tant que fabricant d’équipements d’origine (OEM) de défense à l’échelle internationale. (D.R)

Zone industrielle de défense
Si l’emplacement exact dans la région de Casablanca n’a pas été révélé, l’annonce du contrat arrive quelques mois après l’adoption par le Conseil des ministres d’un décret n° 2.23.925 portant création de deux zones d’accélération industrielle de défense. Publié par la suite au Bulletin officiel, le décret avait précisé que les deux futures zones seront localisées dans des lots de terrains détenus par l’Agence des logements et des équipements militaires (ALEM).

Le décret en question avait précisé que les activités industrielles localisées au niveau de ces zones couvrent notamment la fabrication du matériel et des équipements de défense et de sécurité; la production des munitions ainsi que d’autres activités industrielles de défense sans oublier les services liés aux activités mentionnées. Le décret précise dans son article 4 qu’il sera procédé à l’octroi des autorisations aux industriels désirant s’implanter au niveau de ces zones d’accélération industrielle de défense selon les dispositions de la loi 10.20.

A noter qu’en exécution des Hautes Directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Chef Suprême et Chef d’Etat-Major Général des Forces Armées Royales, visant la modernisation et le renforcement des capacités opérationnelles des FAR et promouvant, ainsi, l’autonomie et la souveraineté nationales, notamment en matériel de mobilité de défense, l’Administration de la Défense nationale et la société Tata Advanced Systems Limited (TASL), filiale du conglomérat international Tata Group, ont conclu un partenariat stratégique visant la production locale du véhicule de combat terrestre WhAP 8×8, à l’usine baptisée Tata Advanced Systems Maroc (TASM).

Selon un communiqué de l’Administration de la Défense nationale, ce projet renforce également les liens historiques entre le Maroc et l’Inde, deux économies émergentes dont la coopération stratégique dans le secteur de la défense est en pleine croissance. La convention d’investissement qui prévoit le dispositif d’incitations financières, fiscales et douanières, a été signée par les ministres représentant les départements de la Défense nationale, de l’Intérieur, des Finances, de l’Industrie et de l’Investissement, en présence des représentants de l’Etat-Major Général des FAR et de l’AMDIE, précise la même source.

La signature de cette convention d’investissement intervient pour répondre à la demande locale et à l’exportation vers des marchés extérieurs, souligne le communiqué, ajoutant que cela fait écho à l’ambition du Maroc et de TASL de développer conjointement des liens de coopération Sud-Sud et un pôle régional pour la production de matériel de mobilité de défense. Ce projet place le Maroc au centre de l’attention en tant que pôle de développement en matière de défense et ouvre des perspectives prometteuses pour les investisseurs intéressés par les secteurs de la défense et de la haute technologie. Le Maroc confirme ainsi ses ambitions dans le domaine de la défense avec la mise en place d’un écosystème local performant capable de garantir une souveraineté industrielle pour le pays dans un domaine aussi sensible que la défense et l’industrie militaire. Pour rappel, le Maroc avait déjà annoncé un projet dans le domaine de maintenance des avions militaires avec des opérateurs mondiaux de renom.

Partenariat


Autonomie stratégique. Le partenariat entre l’Administration de la Défense nationale et TASM s’inscrit dans une dynamique plus large de développement de l’industrie de la défense au Maroc, avec l’objectif de bâtir progressivement une autonomie stratégique. L’usine bénéficiera de sources d’approvisionnement locales, soutenant l’écosystème industriel du Royaume et créant de nouvelles opportunités d’emploi. TATA Advanced Systems Limited, déjà reconnu pour son expertise mondiale dans la fabrication de systèmes de défense, devient un des premiers acteurs internationaux à investir au Maroc dans ce secteur. Ce projet contribue non seulement à la satisfaction des besoins locaux, mais vise également à faire du Maroc un acteur régional émergent dans l’industrie de défense, soulignent les responsables. Ledit projet sera réalisé dans un délai maximum de trente-six (36) mois avec un taux d’intégration locale de démarrage de 35% porté à terme à 50% et donnera lieu à la création de 90 emplois directs et 250 indirects. Les investisseurs peuvent s’attendre à des perspectives prometteuses, tirées par la demande croissante en véhicules de défense et par l’implication de TASL dans un modèle de production intégré. Cette stratégie bénéficie des atouts d’un sourcing local efficace et de la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée, conclut la même source.