Maroc

Couverture médicale : le RNI défend le pilotage gouvernemental du chantier Royal

a partagé son expérience en tant que pharmacienne résidente, militante au sein de la Jeunesse Rniste et élue locale du

. L’intervenante revient sur son parcours, ses convictions et sa lecture du bilan gouvernemental.

Un engagement politique ancré dans la réalité sociale

«Mon engagement est né derrière le comptoir de ma pharmacie», confie Kholoud Maafi. Face à la précarité silencieuse de patients démunis, elle se heurte à une limite : celle de l’acte pharmaceutique face aux urgences sociales. «À la faculté, on m’a appris à gérer les interactions médicamenteuses, mais pas à gérer une détresse sociale. Il fallait agir, faire quelque chose», confie-t-elle. Ainsi est née sa volonté de changer les choses, et donc de m’engager en politique.

Sa décision de rejoindre les rangs du Rassemblement national des indépendants s’inscrit dans cette logique d’action. «J’ai une composante génétique qui me prédispose à la vie partisane», affirme-t-elle non sans ironie, revendiquant une tradition familiale d’engagement, mais aussi une affinité personnelle pour la vision du RNI. Elle souligne, en particulier, l’importance de l’Organisation nationale des cadres et du personnel du secteur de la santé RNIstes, dirigée par le Dr Nabila Rmili, maire de Casablanca. Cet espace, à ses yeux, constitue une plateforme d’initiatives concrètes, à l’image du livret technique en cours d’élaboration : «Nous élaborons un livret technique recensant les problèmes spécifiques de chaque profession, il sera remis aux plus hautes autorités gouvernementales».

Santé : un Chantier Royal, un pilotage gouvernemental

Interrogée sur le bilan de l’exécutif en matière de santé, Kholoud Maafi opère d’emblée une distinction de fond, qu’elle juge essentielle à toute analyse rigoureuse : celle qui distingue l’impulsion stratégique Royale de la mise en œuvre gouvernementale. «La réforme du système de santé est avant tout un Chantier Royal, impulsé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, notamment pour la généralisation de la couverture médicale et la souveraineté sanitaire. Le gouvernement de Aziz Akhannouch a joué le rôle de pilote, traduisant cette vision en actions concrètes et mesurables.» Une manière, pour l’élue, de rappeler que l’architecture réformiste du secteur de la santé procède d’une vision d’État à long terme, et non d’une conception partisane.

Kholoud Maafi affirme étayer ses propos par des chiffres : plus de 20 millions de Marocains bénéficient désormais de l’Assurance maladie obligatoire (AMO), dans un cadre élargi, unifié et non discriminant. En parallèle, elle insiste également sur la portée structurelle de la création des Groupements territoriaux de santé (GTS), calqués sur le principe de la régionalisation avancée, et conçus comme des instruments d’équité dans l’accès aux soins, mais aussi comme leviers d’autonomie sanitaire des douze régions du Royaume.

La mise en œuvre de la réforme de la santé nécessitera des compétences spécifiques (Jaâfar Heikel)

Autre illustration de la dynamique que connaît le secteur de la santé : la construction simultanée de trois Centres hospitaliers universitaires (CHU), dont celui d’Errachidia, souvent cité comme symbole d’une volonté de rééquilibrage territorial en matière d’infrastructures de santé. Aux yeux de cette professionnelle de santé, ce maillage renforcé des équipements hospitaliers traduit une approche volontariste, fondée sur la territorialisation des politiques publiques.

L’invitée de «L’Info en Face» revient également sur la transition du Ramed (Régime d’assistance médicale) vers l’AMO, qu’elle décrit non seulement comme un progrès fonctionnel, mais aussi comme une transformation au service de l’égalité et la dignité. «Aujourd’hui, que l’on soit salarié, employeur ou chômeur, on bénéficie de la même couverture, c’est un progrès en matière de dignité.» Pour l’élue RNI, la fin de la différenciation statutaire entre assurés et ex-bénéficiaires du Ramed constitue un signal fort : celui d’un État social universel et sans discrimination.

Critiques, formation politique et défi de la jeunesse

Répondant aux critiques de l’action du gouvernement, notamment sur les réseaux sociaux, Kholoud Maafi affirme qu’elles «sont légitimes, surtout dans une démocratie, mais elles doivent rester respectueuses. Je connais la portée de ce que mon parti m’a permis de réaliser, et j’apprends à défendre cet engagement.»

Interrogée sur son éventuelle candidature aux législatives de 2026, Kholoud Maafi fait preuve de mesure. «Je suis encore étudiante, je n’ai pas pris de décision», confie-t-elle, insistant que l’essentiel à ses yeux «c’est d’être utile, que ce soit à l’hôpital ou en politique». Pour ce qui est des perspectives électorales du parti, Kholoud Maafi se montre prudente. «Il est encore tôt pour prédire quoi que ce soit». En tout cas, elle forme l’espoir de «voir plus de jeunes têtes de liste en 2026». Ce vœu traduit sa conviction profonde que le RNI porte une responsabilité majeure dans la mobilisation et l’intégration de cette génération au cœur de la vie politique nationale.

Le Maroc 2030 : un défi sanitaire majeur

Alors que le Maroc se prépare à accueillir la Coupe du monde de football 2030 (avec l’Espagne et le Portugal), Kholoud Maafi met en exergue les défis majeurs que ce grand rendez-vous fera peser sur le système de santé publique. Avec l’arrivée prévue de 1,5 à 2 millions de visiteurs, le pays doit impérativement s’assurer de la solidité de ses infrastructures sanitaires ainsi que de la compétence de ses professionnels de santé.

«Nous avons renforcé le nombre de candidats admis dans les facultés de médecine et ouvert plusieurs facultés privées, sans jamais compromettre l’excellence de la formation», se félicite-t-elle. Tout à son optimisme, elle conclut : «Je suis persuadée que notre pays est en mesure de relever ces défis, et j’aspire à ce que le RNI occupe une place de premier plan lors des élections de 2026. Il pourra ainsi contribuer à l’aboutissement de ce grand projet».