Clôture à Marrakech du World Power-to-X Summit : Écosystème global pour l’hydrogène vert.
La 5e édition du World Power-to-X Summit a eu lieu à Marrakech et a été marquée par un plaidoyer en faveur de l’hydrogène vert et de ses dérivés. L’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN) a annoncé la sélection de trois projets dans le cadre d’Inno France-Maroc pour un investissement total de 6 millions de dirhams.
La cinquième édition du World Power-to-X Summit s’est conclue jeudi à Marrakech par un appel à établir un écosystème global autour de l’hydrogène vert et de ses dérivés, en vue d’accélérer la transition énergétique mondiale.
Lors de la séance de clôture, Ayoub Hirt, responsable du département chimie verte de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN), a affirmé que « les projets entrepris dans ce domaine doivent évoluer vers de véritables écosystèmes, générateurs de compétences, d’emplois et de compétitivité durable », en soulignant la nécessité de cadres réglementaires clairs et stables pour inspirer confiance aux investisseurs et soutenir le développement d’infrastructures stratégiques telles que les ports, les pipelines, et les systèmes de stockage et de certification.
M. Hirt a mentionné que le déploiement à grande échelle des projets d’hydrogène vert nécessite des investissements sans précédent, appelant à « quadrupler » les capacités énergétiques vertes et à mettre en place des outils financiers innovants, comme les contrats pour différence et les modèles à double option, capables de réduire les coûts de financement de 20 à 30%, selon la MAP.
Sur le plan financier, il a exprimé les défis liés aux coûts élevés et à l’incertitude des retours sur investissement, plaidant pour des approches de « Blended finance », des partenariats public-privé et des outils de partage des risques afin de sécuriser les projets pilotes, surtout dans les marchés émergents.
Au niveau national, il a mis en lumière le « potentiel considérable de l’ammoniac vert », dont le déploiement rapide est considéré comme une question de souveraineté énergétique et de compétitivité, tout en nécessitant une réglementation accélérée et des investissements dans les infrastructures critiques, notamment les « smart grids », la désalinisation renouvelable, le transport par pipeline et le stockage de carbone.
Concernant l’aspect géopolitique, M. Hirt a indiqué que « la carte mondiale de l’énergie est en pleine mutation et que les ressources stratégiques de demain ne sont plus le pétrole et le gaz, mais plutôt le vent, le soleil et l’hydrogène ».
Il a également conclu en soulignant que le Maroc, grâce à ses ressources renouvelables et à ses initiatives pionnières, est en train de devenir un futur hub industriel majeur dans ce domaine.
Organisé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, par l’IRESEN, en partenariat avec Masen, l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) et le Cluster Green H2, le World Power-to-X Summit a rassemblé des décideurs, chercheurs et industriels renommés.
Cette édition, placée sous le thème « Ensemble, propulser la transition énergétique mondiale », a constitué un carrefour international pour la coopération interrégionale, l’innovation et la promotion de l’offre marocaine en matière d’hydrogène vert.
L’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN) a également annoncé, lors de cette 5e édition du World Power-to-X Summit, les résultats de l’appel à projets Inno France–Maroc pour le transfert technologique, qui finance des initiatives collaboratives dans le domaine de l’hydrogène décarboné, dans le cadre du partenariat stratégique sur l’énergie entre le Maroc et la France.
« À l’issue d’une évaluation rigoureuse par des experts nationaux, internationaux et le comité scientifique d’IRESEN, trois projets emblématiques d’excellence ont été sélectionnés pour un investissement total de 6 millions de dirhams (soit 600 mille euros), financés par l’Agence française de développement (AFD) », précise un communiqué d’IRESEN.
Le premier projet sélectionné, GreenH2Hub, se concentre sur la production hybride d’hydrogène à partir de biomasse et d’électrolyse, dans une démarche d’économie circulaire et de valorisation des ressources locales.
Le deuxième projet, intitulé DakH2A, vise à développer une solution novatrice pour produire des e-carburants à partir d’hydrogène vert et de CO2 capturé dans l’air, en optimisant les technologies de capture pour en réduire les coûts.
Enfin, le troisième projet, Great H2, consiste à développer une plateforme intelligente de Système d’information géographique (SIG) pour identifier les sites optimaux de production d’hydrogène vert, modéliser les infrastructures de stockage et de transport, et simuler son intégration dans le système énergétique pour une utilisation locale ou à l’export.

