Maroc

Chômage et vie chère: Baraka pointe les défaillances du gouvernement

Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, a reconnu l’aggravation de la situation économique et sociale au Maroc, en soulignant l’augmentation significative du taux de chômage, qui, selon le recensement général de la population et de l’habitat, a atteint 21,3%.

Lors d’un discours prononcé à l’occasion du 81e anniversaire de la présentation du Manifeste de l’indépendance, ce week-end, Baraka a affirmé que les jeunes Marocains ont des raisons objectives et légitimes de s’inquiéter pour l’avenir. «Ce climat d’incertitude aggrave la crise de confiance que traverse le pays», a-t-il ajouté, précisant que le chômage et le coût élevé de la vie sont au cœur de cette crise.

Parmi les indicateurs les plus alarmants figurent l’augmentation continue du chômage, qui a atteint des niveaux très élevés ces dernières années: 21,3% selon le dernier recensement général de la population et de l’habitat. Ce taux grimpe à 39,5 % chez les jeunes et à 29,6 % chez les femmes.

Détérioration de la classe moyenne

Baraka a également mis en lumière la détérioration de la classe moyenne, due à l’augmentation du coût de la vie et à l’aggravation des inégalités sociales malgré les mesures prises, telles que la couverture sanitaire, le soutien social, la hausse des salaires et la réduction de l’impôt sur le revenu.

Selon lui, la rareté et la précarité des emplois créés limitent les opportunités de mobilité sociale, particulièrement pour les jeunes.

Le chef du Parti de l’Istiqlal a souligné que le Maroc a besoin de l’audace de sa jeunesse pour transformer les mentalités, entreprendre des réformes dans les secteurs sensibles, et insuffler une nouvelle énergie créative afin de tirer parti des opportunités internationales et régionales.

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Il a aussi insisté sur la nécessité de renforcer la résilience du pays face aux crises économiques, sociales et climatiques, qu’elles soient imprévues ou anticipées.

Recul des réponses politiques

Le leader du Parti de l’Istiqlal a également abordé d’autres facteurs aggravants, comme les phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, rareté de l’eau) liés au changement climatique, qui ont des répercussions négatives sur la résilience des jeunes et sur les conditions de vie des générations futures.

Le membre de la coalition gouvernementale a dénoncé le recul des réponses politiques et culturelles face à ces défis complexes, ainsi que la montée des polarisations extrêmes, qui exacerbent les tensions sociales et les fractures au sein de la société. Cette situation alimente un climat de méfiance envers les institutions élues et les partis politiques.

Moudawana et fake news 

Baraka a également critiqué ce qu’il a qualifié de «fausses informations, tromperies et confusions» autour des amendements proposés par l’instance chargée de la révision du Code de la famille (Moudawana). Il a précisé que ces amendements ne deviendront définitifs qu’après leur rédaction légale et leur adoption en Conseil de gouvernement, puis au Parlement.

Le ministre de l’Equipement et de l’Eau a enfin tenu à souligner que le gouvernement défendra les principes fondamentaux de la nation comme base pour la réforme du Code de la famille.