Maroc

Centrale thermique de Safi : Engie cède 15,66% de sa participation à Nareva

Conformément à sa stratégie de sortie du charbon, le groupe énergétique français Engie a finalisé la cession de 15,66% de sa participation dans Safiec SA, société exploitant la Centrale thermique de Safi, d’une capacité de production totale actuelle de 1.250 mégawatts (MW). Selon nos informations, cette opération s’est faite au profit du géant marocain Nareva, l’un des actionnaires de Safiec.

Hydrogène vert : 5 investisseurs sélectionnés pour la réalisation de 6 projets dans les provinces du Sud

Rappelons qu’en avril 2024, Loic Jaegert-Huber, directeur Afrique du Nord du groupe Engie, avait annoncé que l’entreprise tricolore avait l’intention de céder la totalité de sa participation (environ 33%) dans Safiec SA d’ici janvier 2027, dans le cadre de son plan global de sortie du charbon. À cet effet, la société avait reçu des manifestations d’intérêt de la part d’acheteurs potentiels.

Le choix a finalement porté sur Nareva, avec qui un accord de cession partielle a été signé le 4 décembre 2024. La transaction a été finalisée le 21 janvier 2025, selon nos sources.

Toutefois, Engie conserve encore 17,67% de Safiec SA. La prochaine étape sera donc la cession du reste de sa participation, afin d’atteindre son objectif de désengagement total du charbon au Maroc.

La Centrale thermique de Safi joue un rôle clé dans l’approvisionnement énergétique du Maroc. Dotée initialement de deux unités (2×693 MW) totalisant une capacité installée de 1.386 MW, la Centrale à «charbon propre» a été mise en service commercial fin 2018, pour un investissement de 2,6 milliards de dollars (23 milliards de dirhams).

La Centrale a été développée, financée, construite et puis exploitée par la société de droit marocain Safiec (Safi Energy Company) dont les actionnaires sont le français Engie (avec une part de 35% au lancement du projet en 2013), le marocain Nareva Holding (35%) et le japonais Mitsui & Co (30%). Le consortium formé par ces trois groupes a été retenu en 2013 par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), l’initiateur du projet, à l’issue d’un appel d’offres international. L’ensemble de l’électricité produite est fourni à l’ONEE dans le cadre d’un contrat d’achat et de fourniture d’électricité d’une durée de 30 ans, selon un montage de type Partenariat public privé (PPP) prévoyant le transfert total des actifs de la Centrale à l’ONEE à la fin du contrat (schéma BOOT).

Le marché de construction de la Centrale avait été attribué alors à l’équipementier sud-coréen Daewoo Engineering & Construction Co. L’exploitation et la maintenance sont assurées par Safiec.

Cette Centrale, à la pointe de la technologie, est la première en Afrique à utiliser la technologie ultra-supercritique, qui se caractérise par une optimisation des performances environnementales et un rendement de 10% supérieur à celui des centrales conventionnelles. Ces équipements sont censés assurer ainsi une baisse significative des émissions de CO₂ et une réduction des coûts associés au combustible.

Malgré ces performances, ses partenaires explorent actuellement des solutions de décarbonation, notamment via l’utilisation de l’ammoniac vert, une alternative permettant de réduire l’empreinte carbone du site.

À noter qu’Engie vient de confirmer son engagement de sortir de l’utilisation du charbon en 2025 en Europe continentale et d’ici 2027 dans le monde et, de manière plus générale, sortir progressivement des énergies fossiles d’ici à 2045.