Maroc

Blocage des douanes de Sebta et Melilia: une réponse au retard du transfert de la gestion de l’espace aérien du Sahara

Alors que tout semblait prêt pour que les douanes commerciales des présides occupés de Sebta et Melilia reprennent leur fonctionnement normal, celles-ci restent bloquées. Pour des médias espagnols, ce blocage constitue une réaction de Rabat face au retard enregistré dans le transfert par Madrid de la gestion de l’espace aérien des provinces du Sud.

Le contrôle de l’espace aérien des provinces du Sud revient sur le devant de la scène politico-géostratégique maroco-espagnole. Selon les médias ibériques, le Maroc aurait suspendu les opérations des douanes commerciales à Sebta et Melilia, après trois ans de négociations, en réponse à ce que Rabat considère comme un non-respect par Madrid de ses engagements relatifs au transfert de la gestion de l’espace aérien du Sahara marocain.

Ok Diario, citant des sources diplomatiques, affirme que le gouvernement marocain ne formule pas explicitement ses revendications, mais préfère adopter des actions concrètes pour imposer ses conditions. Ce comportement reflète la tension persistante dans les relations entre Madrid et Rabat, soulignant la difficulté de parvenir à un accord mutuel sur des questions stratégiques telles que la souveraineté aérienne au Sahara.

Selon le site d’information espagnol, Rabat cherche à renforcer ses capacités aériennes dans le Sahara, notamment par l’installation d’une nouvelle tour de contrôle dans la ville de Smara. Cette initiative vise à maîtriser l’un des principaux couloirs aériens reliant l’Europe à l’Amérique du Sud. Dans ce sens, le Maroc exige que la supervision aérienne soit transférée du centre de contrôle espagnol situé aux îles Canaries à l’aviation civile marocaine.

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Le gouvernement espagnol aurait tenu plusieurs réunions au cours des deux dernières années avec le Maroc pour discuter de la gestion de l’espace aérien. Cependant, des observateurs précisent que pour le Maroc, la question du contrôle de l’espace aérien du Sahara relève davantage d’une dimension technique que politique.

Cette nouvelle tension entre Rabat et Madrid met en évidence certains enjeux complexes liés à la souveraineté, lesquels ne nuisent pas pour autant à la coopération bilatérale. Cette dernière a vécu une de ses meilleures années en 2024 avec des échanges commerciaux qui ont battu des records pour la quatrième année consécutive.

La question de la gestion de l’espace aérien des provinces du Sud pourrait-elle devenir un test décisif pour l’avenir des relations maroco-espagnoles?