Aziza Ghalam, une lumière dans les ténèbres de l’infertilité


Dans sa quête de réalisation de son rêve de maternité, Aziza Ghalam n’imaginait pas qu’elle allait devenir un jour un refuge pour de nombreux couples confrontés à des difficultés de procréation et une source d’accompagnement et de soutien pour plusieurs d’entre eux.
Bien que ses propres tentatives de procréation n’aient pas été couronnées de succès, Mme Ghalam a décidé de transformer sa propre expérience en un véritable combat pour venir en aide aux couples traversant la même épreuve.
Et c’est ainsi qu’est née l’idée de créer l’Association marocaine des aspirants à la maternité et à la paternité (MAPA), qui a vu le jour suite à une simple publication sur les réseaux sociaux dans laquelle elle a partagé ses problèmes relatifs à la procréation et a exprimé son désir de créer une association pour soutenir cette catégorie qui souffre en silence.
Face à la dureté de cette épreuve, les défis socio-psychologiques qui y sont liés, la lourdeur des traitements et l’absence d’espaces de communication, Aziza Ghalam a fait de l’association une fenêtre d’espoir pour un avenir meilleur.
Depuis sa création en 2012, la MAPA a été un soutien constant et indéniable aux couples confrontés à des difficultés de procréation à travers, outre le conseil et l’orientation médicaux, des campagnes de sensibilisation sur l’hypofertilité, des groupes de soutien psychologique, ainsi que des réductions dans le cadre de partenariats avec des médecins et des centres spécialisés.
S’agissant de son parcours, Mme Aziza Ghalam a confié à la MAP que diriger une association s’activant dans un domaine aussi sensible que la fertilité a été un défi de taille, surtout que la société traite toujours cette question sous le prisme du tabou.
Elle a indiqué que son expérience personnelle lui a procuré la force et la détermination pour changer cette réalité. « Une action volontariste pour surmonter les difficultés a été nécessaire, pour sensibiliser quant à la gravité de cette question, tout en menant des campagnes de plaidoyer et en organisant des rencontres axées sur ce problème de santé pour une prise de conscience collective », a-t-elle dit.
Il s’agit d’une militante de premier plan qui lutte pour faire entendre la voix des couples qui souffrent de problèmes de procréation et défendre les droits de cette catégorie à des soins de santé, au soutien socio-psychologique, ainsi qu’à des facilités concernant les traitements de fertilité et la reconnaissance de l’infertilité comme une maladie à part entière.
Interrogée sur les difficultés rencontrées dans ce cadre, elle a soulevé que le plus grand défi était de faire avancer ce dossier à grande vitesse.
Mais malgré ces défis, elle a assuré avoir « gagné la confiance des responsables qui l’ont accompagné dans ce parcours à travers une réflexion participative, que ce soit lors de la discussion de la loi n° 47.14 relative à l’assistance médicale à la procréation, ou à la participation aux séminaires nationaux et internationaux organisés, à l’initiative de la MAPA, afin d’ouvrir le débat sur des aspects sensibles et complexes concernant le dossier des aspirants à la maternité et à la paternité ».
Les acteurs du secteur font aussi confiance à l’Association, comme en témoigne la réponse favorable à la demande de compensation pour les médicaments. « Une étape importante et positive dans ce processus de plaidoyer, dans l’attente d’une mise en œuvre d’une couverture santé complète », estime Aziza.
Ce dévouement à soutenir les familles aspirantes à la procréation a été confirmé par les membres de l’association. Approché par la MAP, le couple Najat et Mohamed a fait part de sa gratitude quant au rôle de l’association, affirmant que leur rencontre avec Aziza a marqué un tournant décisif dans leur vie, et ce grâce aux conseils, à l’orientation et à l’accompagnement présentés par la MAPA.
« Aziza a consacré sa vie pour faire entendre les revendications légitimes des familles privées de procréation, en tirant la sonnette d’alarme sur cette problématique qui touche une large catégorie de la société », a indiqué le couple.
Pour sa part, la membre de l’association, Rajae, s’est remémorée avec émotion sa première rencontre avec Aziza. « Après sept ans d’attente, de souffrances et d’espoir, le destin m’a conduit à Mme Aziza Ghalam, qui n’était pas seulement la présidente de l’Association, mais un cœur qui insuffle l’espoir et une main tendue à toute personne en situation de détresse.
« Aujourd’hui, je suis mère d’un enfant, et à chaque fois que je le regarde, je pense à Aziza, que je considère aussi comme sa mère », s’est elle réjouie.
Par Hind Sadki