Maroc

Autoroutes du Maroc redessine les accès de Casablanca

« C’est la première autoroute marocaine conçue dès le départ en 2×3 voies », s’est félicité Sikkal Omar, directeur général d’ADM Projet, lors d’une rencontre avec la presse organisée ce mardi sur le chantier en cours de finalisation. La nouvelle autoroute Tit Mellil-Berrechid, longue de 30 kilomètres, vise à offrir une alternative directe et fluide aux usagers en provenance du Nord et de l’Est et se dirigeant vers le Sud du Royaume. Reliant l’autoroute de contournement de Casablanca à la bifurcation de Tit Mellil, l’autoroute Casablanca-Marrakech et l’autoroute Berrechid-Beni Mellal au niveau du nœud de Berrechid, ce projet mobilise une enveloppe de 2,5 milliards de dirhams.

ADM face au défi de réaliser 1.200 km d’autoroutes supplémentaires au Maroc d’ici 2030

L’ouvrage comprend notamment deux échangeurs desservant Médiouna, Deroua et l’aéroport Mohammed V, quatre viaducs (dont un sur l’oued Hassar), ainsi que 24 ouvrages de rétablissement, pour garantir la continuité des voies locales. Le chantier implique 6,1 millions de m³ de remblais, 1,7 million de m³ de déblais, 700.000 tonnes d’enrobés et 92.000 m³ de béton. Pour assurer la gestion des eaux, 72 km de fossés et 91.000 m³ d’enrochements sont également prévus.

Réparti en quatre lots, le projet est confié à des entreprises marocaines, dont le groupe Mojazine, El Hallaoui SARL, Bioui-GTR et SEEG SARL. Avec un taux d’avancement de 65%, les travaux respectent le délai de 30 mois, à compter d’octobre 2023. ADM y applique des techniques de pointe, notamment le traitement des sols aux liants hydrauliques routiers (LHR), le clouage des talus en zone urbaine restreinte et le remblai renforcé, garantissant la stabilité et la durabilité de l’infrastructure. L’expertise marocaine permet d’atteindre des délais de réalisation records, avec des livraisons bien anticipées par rapport aux échéances contractuelles. Pour cette autoroute, la date contractuelle d’achèvement est fixée au 23 avril 2026, mais la mise en service effective est prévue d’ici la fin de l’année 2025.

Autoroutes du Maroc redessine les accès de Casablanca

Ph. ADM

Deux réaménagements pour désengorger les nœuds critiques de Casablanca

Au nord de la métropole, ADM s’attaque également au nœud autoroutier de Ain Harrouda, l’un des points noirs du réseau avec 120.000 véhicules par jour. Objectif : séparer les flux, supprimer les entrecroisements et réadapter la capacité de l’échangeur de Mohammedia Ouest. Le projet, doté d’un budget de 750 millions de dirhams, prévoit 12 ouvrages d’art, jusqu’à 8 voies par sens, un carrefour surélevé au niveau de la zone industrielle de Mohammedia et une nouvelle liaison vers l’autoroute de contournement. Lancé en octobre 2024, ce chantier est actuellement à 40% d’avancement et respecte un délai global de 22 mois, malgré sa complexité en environnement sous circulation.

« Au sud de Casablanca, le nœud de Sidi Maarouf sera un véritable bijou », affirme le professionnel fort de plus de 25 ans d’expérience. Il fera quant à lui l’objet d’un réaménagement inédit au Maroc, en carrefour hybride à trois étages, combinant les concepts d’échangeur en trèfle et en turbine. Cette solution vise à absorber la hausse continue du trafic en supprimant les entrecroisements et en augmentant la capacité de la bifurcation reliant les autoroutes de contournement et Casablanca-Berrechid. Le projet prévoit 8 ouvrages d’art, le passage à 2×5 voies sur les deux axes autoroutiers concernés, ainsi que la création de nouvelles bretelles. L’investissement s’élève à 500 millions de dirhams, avec un chantier lancé en octobre 2024 et actuellement à 40% d’avancement, pour une durée de 22 mois.

Une nouvelle liaison Rabat-Casablanca à l’horizon 2028

Enfin, dans la perspective de la Coupe du Monde 2030 et pour accompagner le développement du Grand Stade de Casablanca, ADM engage la construction d’une nouvelle autoroute Rabat-Casablanca Continentale. Ce tracé de 59 km, distinct de l’autoroute actuelle, vise à désengorger le corridor le plus fréquenté du pays et à améliorer les conditions de circulation entre les deux capitales. Le projet mobilise un investissement de 6,5 milliards de dirhams, avec un démarrage des travaux prévu en 2025, pour une livraison en 2028.

ADM applique une politique active de préférence nationale, avec 75% des travaux confiés à des entreprises marocaines, et un pilotage assuré par sa filiale ADM Projet, forte de son expérience dans les grands chantiers d’infrastructure.