Aucune preuve ne lie téléphone portable et cancer, selon étude française.
Les ondes radiofréquences des téléphones portables ne causent pas le cancer, selon l’étude de l’Anses, qui recommande un « usage raisonné du téléphone mobile » pour les enfants. L’Anses a analysé 250 travaux sur un millier d’études et conclut qu’il ne se trouve pas de lien de cause à effet entre l’exposition aux ondes et l’apparition de cancers.
Les ondes radiofréquences émises par l’utilisation du téléphone portable ne provoquent pas le cancer, selon une étude de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), mentionnée mercredi par les médias. Cependant, l’étude recommande une utilisation prudente du téléphone mobile, notamment pour les enfants.
Olivier Merckel, responsable de l’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques à l’Anses, a précisé que l’étude se concentre sur les ondes radioélectriques, utilisées dans les communications hertziennes, la télévision, la radio, la téléphonie mobile et les objets connectés, et non sur les basses fréquences émises par les lignes à haute tension.
Pour l’expert, il s’agit d’une problématique de santé publique : « Tout le monde y est exposé, de plus en plus jeune, avec 98 % des personnes de plus de 12 ans utilisant un téléphone mobile, dont les technologies évoluent avec la 4G et la 5G. »
L’agence sanitaire a analysé 250 études jugées les plus fiables et pertinentes, issues d’un millier de nouvelles recherches épidémiologiques (Mobikids) ou toxicologiques (National Toxicology Program) portant sur un éventuel lien entre cancer et ondes radio, en ayant déjà étudié les adultes (2013) et les enfants (2016).
Il ressort de cette analyse que les données scientifiques « ne permettent pas d’établir de lien de cause à effet entre l’exposition aux ondes et l’apparition de cancers » jusqu’à présent.
Des études expérimentales font état d’altérations des cellules, mais celles-ci sont « transitoires ». « Lorsque l’exposition s’arrête, elles parviennent à se réparer et retrouvent leur état initial », a précisé Hanane Chanaa, coordinatrice de l’expertise.
Concernant les animaux, les « éléments de preuve des effets » des ondes des téléphones portables sur le cancer « sont limités », tandis que les études épidémiologiques sur les humains, beaucoup plus nombreuses qu’en 2016, « n’apportent pas d’éléments probants sur l’apparition de cancers », a détaillé M. Merckel.
« En agrégeant l’ensemble de ces données concernant les mécanismes cellulaires, notre conclusion est qu’elles ne permettent pas d’établir un lien de cause à effet entre l’exposition aux ondes radio et le cancer », a-t-il ajouté.
Bien que l’Anses ne rejette pas la possibilité que « de futurs travaux apportent des éléments nouveaux », elle maintient ses recommandations de prudence, en particulier pour les enfants.
M. Merckel a conseillé de « téléphoner dans de bonnes conditions de réception, d’utiliser un kit mains libres ou un haut-parleur… cela éloigne le téléphone du corps, ce qui suffit à réduire très fortement l’exposition. » Il a également appelé à « adopter une approche de précaution, surtout pour les enfants, qui sont particulièrement sensibles, avec un usage modéré du téléphone portable. »

