Maroc

Affaire Pegasus : comment Amnesty international perd à son propre jeu

L’organisation internationale toujours incapable de fournir des preuves pour étayer ses allégations

ONG.

L’affaire Pegasus semble se transformer en une casserole traînée par Amnesty International (AI). L’ONG, à l’origine d’une véritable campagne de dénigrement visant le Maroc depuis quelques mois, tombe dans ses travers puisqu’elle est toujours incapable de fournir des preuves à part des allégations non fondées.

Le capital crédibilité et sympathie des ONG, jadis donneurs de leçons et de notation, est cette fois-ci sérieusement entamé. C’est le cas notamment et surtout de l’organisation Amnesty International. Des voix se lèvent aujourd’hui pour appeler à la prudence vis-à-vis du travail de celle-ci. Dans ce sens, un expert informatique judiciaire français a appelé, mercredi à Rabat, à «la plus grande prudence» vis-à-vis du rapport d’Amnesty International (AI) accusant le Maroc d’avoir utilisé le logiciel espion «Pegasus», précisant que les éléments techniques fournis par AI ne permettent, en aucun cas, d’identifier ou de localiser l’utilisateur de ce logiciel. «Il faut être extrêmement prudent» vis-à-vis des accusations faites par cette ONG internationale et relayées par un certain nombre de médias, a souligné David Zenaty, expert depuis 1985 auprès de la Cour de cassation et de la Cour pénale internationale, lors d’une conférence-débat et d’information tenue au Parlement et consacrée aux attaques hostiles, flagrantes et répétées contre le Royaume au sein du Parlement européen (PE). «Les éléments techniques publiés par AI, dont l’intégrité n’est pas vérifiable, ne permettent, en aucun cas, d’identifier ou de localiser techniquement l’utilisateur de Pegasus et ce, quel que soit l’émetteur, pas uniquement le Royaume du Maroc», a tranché M. Zenaty, citant les conclusions d’un rapport qu’il a élaboré en août 2021 en collaboration avec trois autres experts auprès de la Cour d’appel et de la Cour de cassation de Paris. Au lieu de fournir des preuves tangibles pour étayer ses propos, «AI s’est contentée de communiquer une liste d’adresses e-mail et de noms de domaine dont la provenance est difficile à établir, outre une liste de 600 noms dont personne ne sait comment ils ont été associés à cette affaire», a signalé l’avocat.

Le Parlement monte au front

La conférence-débat, organisée par les deux Chambres du Parlement, a examiné les soubassements des attaques méthodiques et des agressions mensongères relayées par le PE contre le Royaume de manière systématique et assumée. Les participants ont abordé l’instrumentalisation de la question des droits de l’Homme, les visées contre l’intégrité territoriale du Royaume ou encore l’exploitation sournoise de l’affaire Pegasus. Dans ce sens, des experts marocains se sont élevés contre les manœuvres cherchant à mêler le Maroc à l’affaire «Pegasus», dénonçant des accusations qui ne reposent sur aucun fondement technique. S’exprimant à l’occasion d’une conférence-débat et d’information organisée par le Parlement marocain et consacrée aux attaques hostiles, flagrantes et répétées contre le Royaume par le Parlement européen (PE), ces experts ont relevé que ces accusations fallacieuses font partie de la campagne hostile menée par le PE contre le Maroc sur plusieurs fronts. Ainsi, le président de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel, Omar Seghrouchni, a indiqué qu’une lettre a été signée par plus de 200 experts mondiaux en cybersécurité battant en brèche les conclusions du rapport publié par Amnesty International sur le programme «Pegasus».

Sources inconnues

M. Seghrouchni a également indiqué que les accusations concernant «Pegasus» s’appuient sur des allégations issues de sources inconnues et reposent sur des conclusions hâtives dans une tentative d’impliquer certains pays sur la base d’évaluations techniques erronées. De son côté, le politologue Mustapha Sehimi a relevé que le rapport préliminaire de la commission d’enquête européenne ne contient aucun élément pouvant incriminer d’une manière ou d’une autre le Maroc, faisant observer que le logiciel Pegasus a été vendu à 28 pays et le Royaume n’y figure pas. «Nous avons affaire à un système d’hostilité à l’endroit du Maroc qui utilise tous les leviers possibles pour porter atteinte à son image et sa crédibilité», a fait savoir M. Sehimi, relevant que ce «matraquage» médiatique s’inscrit dans le cadre d’une stratégie particulière de «surchauffe, de polarisation et de cristallisation» sur le Maroc. Cette polarisation s’explique par l’autonomisation du Maroc par rapport à un certain nombre de puissances étrangères, notamment après la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara qui constitue un acte majeur dans la réarticulation de la diplomatie marocaine, a-t-il expliqué.

Reconsidération

Le Parlement du Royaume du Maroc avait annoncé, dans un communiqué conjoint des deux Chambres le 23 janvier, sa décision de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen en les soumettant à une réévaluation globale, visant à prendre des décisions fermes et appropriées, suite aux dernières positions du Parlement européen à l’égard du Maroc. Dans cette optique, le Parlement avait décidé de créer une commission thématique ad hoc consacrée à la réévaluation des relations avec le PE et composée de représentants des deux Chambres du Parlement. Les agissements de certaines parties au sein du Parlement européen (PE) contre le Maroc relèvent de l’ingérence dans les affaires intérieures des Etats, a affirmé le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami. «Cette ingérence ne repose pas sur des principes ou des valeurs mais elle est motivée par des intérêts conjoncturels et menée par des lobbies qui s’activent davantage avec la hausse des prix de l’énergie», a souligné M. Talbi Alami ajoutant que cet agissement est contraire à l’esprit du partenariat Maroc-UE, un partenariat portant sur des questions stratégiques pour l’avenir de la région et du monde (lutte contre le terrorisme, gestion de la migration, dérèglements climatiques, paix), dans lesquelles le Maroc assume de grandes responsabilités.

Le Parlement marocain a décidé de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen. (D.R)

Les faits

allégations
Amnesty International lance des allégations qui sont par la suite, relayées par un certain nombre de médias internationaux sur l’utilisation du programme «Pegasus» par le Maroc.

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procédure
Le Royaume a engagé 10 procédures pénales en diffamation contre 10 journaux qui ont propagé cette rumeur, sans fournir aucune pièce, ni document, attestation ou témoignage.

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rapport
Un rapport élaboré par des experts auprès de la Cour d’appel et de la Cour de cassation de Paris atteste que les éléments techniques publiés par Amnesty International ne permettent, en aucun cas d’identifier ou de localiser techniquement l’utilisateur de Pegasus.

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parlement
Le Parlement du Royaume du Maroc avait annoncé, dans un communiqué conjoint des deux Chambres le 23 janvier, sa décision de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen.

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conférence
Une conférence-débat est organisée par les deux Chambres du Parlement pour examiner les soubassements des attaques méthodiques et des agressions mensongères relayées par le Parlement européen contre le Royaume.

C’est le titre de la boite

Des accusations fantaisistes

Diffamation. Aucun élément technique n’a pu mettre en lumière les accusations «fantaisistes» portées contre le Maroc sur l’utilisation présumée du logiciel Pegasus, a affirmé, mercredi à Rabat, Me Olivier Baratelli, avocat du Royaume auprès des tribunaux français, soulignant que «le Maroc est de manière évidente victime, depuis longtemps, d’une tentative de déstabilisation internationale». «Depuis 18 mois, nous attendons toujours le moindre commencement de preuve de ces accusations fantaisistes», a fait observer Me Baratelli, relevant que deux juges d’instruction ont été désignés sur des plaintes de différentes personnes, qui accusent le Maroc d’avoir espionné leurs téléphones, mais «aucun élément technique ne vient mettre en lumière ces accusations». «Aucun des plaignants n’a été en mesure de fournir son téléphone et d’apporter la preuve que le logiciel l’aurait infecté», a ajouté l’avocat français dans une vidéo projetée lors d’une conférence-débat organisée par le Parlement marocain et consacrée aux attaques hostiles, flagrantes et répétées contre le Royaume ourdies au sein du Parlement européen (PE). Le Maroc n’a eu de cesse de dénoncer les «accusations fantaisistes, injustes et téléguidées» sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus, a noté Me Baratelli, faisant savoir que le Royaume a engagé 10 procédures pénales en diffamation contre 10 journaux qui ont propagé cette rumeur, sans fournir aucune pièce, document, attestation ou témoignage.

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Les parlementaires marocains dénoncent une campagne orientée contre les intérêts du pays. (D.R)
C’est le titre de la boite

Chantage

Double standard. Des parlementaires marocains se sont insurgés, mercredi à Rabat, contre la politique de chantage et de marchandage à laquelle se livrent certains parties au sein du Parlement européen (PE) à l’encontre du Maroc, fustigeant le double standard de l’institution législative européenne sur les questions des droits de l’Homme. Intervenant lors d’une conférence-débat et d’information consacrée aux attaques hostiles, flagrantes et répétées contre le Royaume par le PE, ces parlementaires ont souligné que le Maroc est suffisamment parvenu à maturité pour défendre son choix démocratique, ses droits et libertés. Ils ont dénoncé, de même, «la vision colonialiste et de supériorité affichée» du PE, relevant que les peuples africains sont désormais capables de prendre en main leur destin de manière souveraine. Le 3e vice-président de la Chambre des conseillers, Fouad Kadiri, a indiqué que «la nature de la relation entre l’institution législative européenne et le Parlement marocain est complexe», ajoutant que les relations entre les deux institutions ont rarement été calmes. Il a souligné que la décision du Parlement marocain de reconsidérer ses relations avec son homologue européen était «une décision juste et objective», dénonçant les manœuvres tendancieuses, les mensonges et la campagne de diffamation visant à nuire à l’image du Maroc et à la dynamique de développement dans le Royaume.

Ils ont dit

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Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants

«Cette ingérence ne repose pas sur des principes ou des valeurs mais elle est motivée par des intérêts conjoncturels et menée par des lobbies qui s’activent davantage avec la hausse des prix de l’énergie»

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Omar Seghrouchni, président de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel

«Une lettre a été signée par plus de 200 experts mondiaux en cybersécurité battant en brèche les conclusions du rapport publié par Amnesty International sur le programme «Pegasus»».

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Me Olivier Baratelli, avocat du Royaume
auprès des tribunaux français

«Depuis 18 mois, nous attendons toujours le moindre commencement de preuve de ces accusations fantaisistes».