Maroc

54% des eaux des barrages destinées à l’eau potable, contre 46% pour l’irrigation

La part des eaux allouées à la consommation domestique a dépassé celle destinée à l’irrigation durant l’année hydrologique 2023-2024, et ce, pour la première fois depuis des années. Selon les dernières données dévoilées par le ministère de l’Equipement et de l’Eau, au cours des dernières années, l’approvisionnement en eau provenant des barrages a connu des évolutions notables, tant en termes de volume global que de répartition entre l’eau destinée à la consommation et celle dédiée à l’irrigation.

Entre 2017-2018 et 2023-2024, la part des ressources en eau potable est passée de 21 % à 54 %, traduisant une réorientation des priorités nationales.

54% des eaux des barrages destinées à l’eau potable, contre 46% pour l’irrigation

En 2018-2019, seuls 17 % des volumes d’eau stockés étaient destinés à la consommation, contre 83 % pour l’irrigation. Cette proportion a progressivement augmenté, atteignant 24 % en 2019-2020, 33 % en 2020-2021, puis 42 % en 2022-2023, pour culminer à 54 % en 2023-2024. Dans le même temps, l’eau dédiée à l’irrigation a chuté à 910 millions de mètres cubes en 2023-2024, contre 3 176 millions en 2018-2019.

L’approvisionnement en eau varie selon les bassins hydrauliques. En 2023-2024, les régions d’Oum Er-Rbia et Chaouia ont reçu 160 millions de mètres cubes pour l’irrigation, tandis que Sebou a bénéficié de 389 millions et Drâa-Oued Noun de 47 millions. D’autres zones, comme Guir-Ziz-Rhéris et Moulouya, ont enregistré des volumes plus faibles, avec respectivement 8 et 109 millions de mètres cubes.

Pénurie d'eau : légère hausse des réserves des barrages après les dernières pluies

Cette réorientation traduit la nécessité pour le Maroc d’adopter une gestion plus résiliente des ressources hydriques. Face à la sécheresse récurrente et à la demande croissante, des solutions alternatives sont mises en œuvre, notamment le dessalement, le recyclage des eaux usées et l’optimisation des techniques d’irrigation.

Dans un contexte de changement climatique, la priorité donnée à l’eau potable répond à une urgence nationale. Toutefois, le défi demeure : assurer un équilibre entre la sécurité hydrique des populations et la viabilité du secteur agricole, pilier essentiel de l’économie et de la sécurité alimentaire du pays.