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Yémen : Vingt employés de l’ONU retenus par les Houthis

L’ONU a annoncé ce dimanche que 20 de ses employés avaient été placés en détention par les rebelles houthis à Sanaa, la capitale yéménite. Mi-septembre, le coordinateur de l’ONU pour l’aide humanitaire au Yémen a été officiellement transféré de Sanaa à Aden.


L’ONU a déclaré ce dimanche une « situation grave » après que 20 de ses employés aient été placés en détention par les rebelles houthis à Sanaa, la capitale yéménite contrôlée par ces insurgés pro-iraniens, suite à un nouveau raid houthi contre le personnel onusien dans le pays en guerre. Jean Alam, porte-parole du coordinateur résident des Nations unies au Yémen, a précisé que « cinq membres du personnel national et 15 membres du personnel international sont détenus dans le complexe » de l’ONU, où les rebelles ont mené une descente samedi.

Il a également indiqué qu’11 autres employés nationaux avaient été relâchés après leur interrogatoire et que l’ONU était en contact avec les Houthis ainsi qu’avec d’autres parties pour « résoudre cette grave situation le plus rapidement possible, mettre fin à la détention de tout le personnel et rétablir le contrôle total de ses installations à Sanaa ». Samedi, ce responsable a noté que des forces de sécurité houthies étaient entrées « sans y être autorisées » dans le complexe onusien de la capitale.

Ce nouvel incident fait suite à l’arrestation de dizaines de membres de l’ONU ces derniers mois dans les zones contrôlées par les insurgés yéménites, soutenus par l’Iran. Les rebelles ont déjà saccagé des bureaux de l’ONU à Sanaa le 31 août, détenant une dizaine d’employés, selon des sources onusiennes. Ils les accusent d’espionnage au profit des États-Unis et d’Israël, selon un haut responsable houthi.

Jeudi, dans une allocution télévisée, le chef des rebelles, Abdelmalek al-Houthi, a affirmé que ses forces avaient démantelé « l’une des cellules d’espionnage les plus dangereuses », qu’il a présentée comme « liée à des organisations humanitaires telles que le Programme alimentaire mondial et l’Unicef ». Cette accusation a été qualifiée de « dangereuse et inacceptable » par le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, qui a souligné que cela « met gravement en danger la sécurité du personnel onusien et des travailleurs humanitaires, et compromet les opérations vitales de secours ».

Mi-septembre, le coordinateur de l’ONU pour l’aide humanitaire au Yémen a été officiellement transféré de Sanaa à Aden, la capitale provisoire du gouvernement internationalement reconnu. Dix ans de guerre civile ont plongé le Yémen, l’un des pays les plus pauvres de la péninsule arabique, dans l’une des pires crises humanitaires au monde, selon l’ONU.