Venezuela : Trump ne précise pas son intervention et menace le Mexique
Donald Trump a confirmé qu’il parlerait « à un moment donné » avec le président vénézuélien Nicolás Maduro, tout en soulignant que ce dernier « n’a pas été bon pour les Etats-Unis ». La Première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, a précisé que les Etats-Unis « n’avaient jamais demandé » à utiliser son territoire comme base d’attaque contre le Venezuela.
Les États-Unis restent ambigus dans leur stratégie concernant le Venezuela, alors que leur présence militaire dans les Caraïbes s’accroît. Lundi, Donald Trump a ravivé les tensions en déclarant qu’il discuterait « à un moment donné » avec le président vénézuélien Nicolás Maduro, tout en précisant que ce dernier « n’a pas été bon pour les États-Unis ». Cette perspective de dialogue survient au moment où Washington renforce ses signaux militaires, suscitant des inquiétudes à Caracas et chez les pays voisins.
Interrogé sur une éventuelle intervention militaire américaine au Venezuela, Trump a affirmé « ne rien exclure ». Il a justifié cette fermeté en accusant le gouvernement vénézuélien d’avoir « déversé des centaines de milliers de personnes issues des prisons » sur le sol américain. En réponse à ces déclarations, Nicolás Maduro s’est dit prêt à discuter « en tête-à-tête ». « Celui qui veut parler avec le Venezuela (on) parlera (avec lui). Sans aucun problème. Ce qu’on ne peut pas permettre […] c’est que le peuple chrétien du Venezuela soit bombardé et massacré », a-t-il affirmé lors de son émission hebdomadaire à la télévision publique vénézuélienne.
Cette intensification des tensions coïncide avec la campagne militaire des États-Unis dans la mer des Caraïbes et dans le Pacifique, officiellement pour lutter contre le trafic de drogue. Washington déclare avoir mené une vingtaine de frappes contre des embarcations suspectées de transporter des stupéfiants, causant au moins 83 morts. Le déploiement a été renforcé avec l’arrivée du porte-avions Gerald Ford, le plus grand au monde. Caracas accuse les États-Unis d’utiliser le prétexte de la lutte antidrogue « pour imposer un changement de régime » et s’approprier ses ressources pétrolières.
Par ailleurs, Trump a exprimé sa disposition à envisager des frappes contre des cibles au Mexique pour lutter contre les cartels. « Est-ce que je lancerais des frappes au Mexique pour mettre fin au trafic de drogue ? Ça ne me pose aucun problème », a-t-il déclaré à des journalistes dans le Bureau ovale. Le Mexique n’a pas encore réagi à ces affirmations.
Ces opérations suscitent des préoccupations dans la région. La Première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, proche de Washington, a souligné que les États-Unis « n’avaient jamais demandé » l’utilisation de son territoire comme base d’attaque contre le Venezuela, alors qu’un contingent de Marines effectue des exercices à proximité des côtes vénézuéliennes. Elle a affirmé que l’archipel « ne participera à aucun acte qui pourrait nuire au peuple vénézuélien » et que son territoire « ne sera PAS utilisé pour lancer des attaques ». Kamla Persad-Bissessar a également soutenu l’idée de discussions directes entre Donald Trump et Nicolás Maduro, précisant que « la meilleure façon de résoudre les problèmes, c’est par le dialogue ».
Face à ces signaux ambivalents d’ouverture diplomatique et de démonstration de force, Caracas dénonce des manœuvres « irresponsables » et une « menace » à sa sécurité nationale. De leur côté, les États-Unis maintiennent une forte présence militaire, déployée depuis août, avec plusieurs navires de guerre mobilisés contre des réseaux narcotrafic, tandis que des responsables américains, tel que le secrétaire d’État Marco Rubio, continuent d’adopter une attitude ferme envers le régime de Nicolás Maduro.

