Union européenne : Friedrich Merz, futur chancelier de l’Allemagne, satisfait de sa rencontre à l’Élysée avec Macron
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Alors qu’un nom va changer dans le couple franco-allemand, celui-ci veut montrer sa bonne entente. Dans cette optique, Emmanuel Macron a reçu mercredi autour d’un dîner à l’Elysée le conservateur allemand Friedrich Merz, en voie de devenir chancelier après la victoire de son camp aux législatives dimanche, a annoncé l’Elysée.
Le vainqueur de l’élection en Allemagne, qui doit maintenant former un gouvernement, est arrivé peu avant 20 heures au palais présidentiel.
Une visite à la rapidité inhabituelle
« Ensemble, nos pays peuvent accomplir de grandes choses pour l’Europe », a écrit Friedrich Merz sur X à l’issue de la rencontre. « Merci beaucoup, cher Emmanuel Macron pour ton amitié et la confiance que tu accordes aux relations franco-allemandes », a-t-il ajouté, en français et en allemand, dans ce message accompagné d’une photo des deux hommes.
Auparavant le quotidien populaire Bild avait évoqué un dîner privé à l’invitation du chef de l’Etat français. C’est surtout une visite à la rapidité inhabituelle : trois jours après les élections allemandes et alors que Friedrich Merz vient à peine d’entamer les discussions avec le camp social-démocrate pour tenter de former une coalition gouvernementale. Emmanuel Macron « intègre très tôt son futur interlocuteur allemand dans la diplomatie de crise en cours », a renchéri le journal Süddeutsche Zeitung.
Les deux hommes devaient échanger sur la récente visite du président français à Washington et la posture à adopter face à Donald Trump, qui a brusqué ses alliés européens en opérant un revirement sur le soutien américain à l’Ukraine contre l’agresseur russe, selon ces médias. Le locataire de la Maison-Blanche a en outre lancé une nouvelle salve peu amène contre l’Union européenne qui alimentera certainement aussi la conversation, affirmant qu’elle avait été « conçue pour entuber les Etats-Unis » et que les produits européens seraient « prochainement » taxés à 25 %.
Des relations compliquées avec Scholz
Emmanuel Macron veut relancer au plus vite le couple franco-allemand en pleine urgence pour l’Europe, prise au piège du rapprochement accéléré entre Donald Trump et la Russie. La relation n’a jamais été fluide entre le président français, chantre de l’Europe et par tempérament fonceur, et le chancelier sortant le social-démocrate Olaf Scholz, taiseux et peu familier de la France.
Friedrich Merz, 69 ans, est, lui, un défenseur déclaré du moteur franco-allemand pour faire avancer l’Europe. Il a maintes fois reproché à Olaf Scholz de l’avoir négligé. Dès dimanche soir, le futur chancelier a d’ailleurs affiché des positions beaucoup plus tranchées et plus proches de la France, se disant prêt à s’affranchir de 80 ans de tradition atlantiste allemande face à l’imprévisible Donald Trump, et se prononçant en faveur de la constitution d’une défense autonome en Europe. Une révolution pour l’Allemagne qui jusqu’ici s’appuie sur les missiles nucléaires américains basés sur son sol.