Un agent français de la DGSE soupçonné de conspiration et emprisonné au Mali

L’espion n’était pas au Mali pour espionner. Il était d’ailleurs enregistré auprès des autorités locales sous sa véritable identité, participait ouvertement à la coopération antiterroriste entre la France et le Mali et bénéficiait même de l’immunité réservée aux diplomates étrangers. Mais tout cela n’a pas empêché l’agent de la DGSE de se faire interpeller, mi-août, et jeter en prison par les autorités maliennes qui l’accusent de conspiration selon Jeune Afrique et Le Monde.
L’espion français est grillé, son véritable nom et son visage ayant été dévoilés par les autorités maliennes après son arrestation, le 14 août dernier. Au grand dam du Quai d’Orsay qui avait dénoncé, dans la foulée, des « accusations sans fondement » avancées par Bamako pour justifier l’interpellation de cet agent de la DGSE. Ces accusations sont pourtant graves, le Français ayant été pris dans une vague d’arrestation « d’éléments marginaux des forces armées de sécurité malienne » qui visaient à « déstabiliser les institutions de la République » selon les autorités locales.
Des accusations « sans fondement » estime Paris
En poste depuis un an à l’ambassade de France, le militaire est ainsi soupçonné d’avoir participé à une conspiration en mobilisant « des responsables politiques, des acteurs de la société civile et des militaires » selon les propos des autorités maliennes relayés par Jeune Afrique. Avec le Français, ce sont aussi une dizaine d’autres personnes, des militaires maliens, qui ont été interpellées. Notamment deux généraux, Abass Dembélé et Nema Sagara.
Pour Paris, il s’agit d’un « malentendu » et les accusations de manœuvres de la France contre le Mali sont, donc, « sans fondement ». Aux affaires étrangères françaises, on estimait que l’implication de l’espion français était sans doute la pilule qui permettrait aux autorités maliennes de faire passer l’arrestation de figures populaires de l’armée. Le Quai d’Orsay exclut toute sorte de négociation pour faire libérer l’agent français selon le Monde, Paris exigeant simplement que le Mali respecte la convention de Vienne qui accorde l’immunité diplomatique à son ressortissant.

