Trump veut interrompre les « migrations de masse » et critique « l’effacement civilisationnel » en Europe.
L’administration Trump a émis ce vendredi un document sur sa « Stratégie de défense nationale », dans lequel elle anticipe l’ « effacement civilisationnel » de l’Europe. Le ministre des Affaires étrangères Johann Wadephul a déclaré que l’Allemagne ne pense pas que quiconque doive lui donner des conseils sur des sujets tels que la liberté d’expression ou l’organisation de ses sociétés libres.
Les États-Unis pointent l’Europe comme un exemple à ne pas suivre. Ce vendredi, l’administration Trump a publié un document sur sa « Stratégie de défense nationale », dans lequel elle prédit un « effacement civilisationnel » de l’Europe, l’une des raisons pour lesquelles le président américain souhaite mettre fin à « l’ère des migrations de masse ».
De manière plus générale, les États-Unis cherchent à en finir avec les migrations de masse à l’échelle mondiale, et à faire du contrôle des frontières « l’élément principal de la sécurité » américaine, selon le document de la Maison Blanche.
### Une excuse pour sa politique aux frontières et son ingérence en Amérique latine
« Nous devons protéger notre pays contre les invasions, non seulement contre les migrations incontrôlées, mais aussi contre les menaces transfrontalières telles que le terrorisme, les drogues, l’espionnage et la traite des êtres humains », justifie ainsi la volonté américaine de « restaurer sa puissance en Amérique latine ».
Pour soutenir ces arguments, l’administration Trump souligne le risque d’« effacement civilisationnel » de l’Europe : « Si les tendances actuelles se poursuivent, le continent sera méconnaissable dans 20 ans ou moins. »
### L’Allemagne répond sèchement
Cette analyse n’a pas manqué de susciter une réaction à Berlin ce vendredi, où il a été expliqué que l’Allemagne n’avait pas besoin de « conseils venant de l’extérieur », selon le chef de la diplomatie allemande. « Des sujets comme la liberté d’expression ou l’organisation de nos sociétés libres » ne peuvent pas être discutés par Washington, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Johann Wadephul lors d’une conférence de presse à Berlin avec son homologue islandaise.
« Nous ne pensons pas non plus que quiconque doive nous donner des conseils à ce sujet, car cela est organisé par notre ordre constitutionnel », a ajouté le ministre conservateur.
« Les États-Unis sont et resteront notre allié le plus important dans l’alliance (Otan) », a précisé Johann Wadephul, mais cette alliance est « axée sur les questions de défense et de sécurité ».
L’Allemagne accorde aussi « une grande importance » à la présence de médias libres sur son territoire, un autre sujet de tension récent avec Washington. En septembre, le chef de la diplomatie allemande avait plaidé pour une presse « libre », « y compris » aux États-Unis, au moment où la Maison Blanche envisageait de réduire la durée des visas pour les journalistes étrangers.

