Texas : Une organisation encourage les hommes à poursuivre leur compagne après un avortement
Les attaques contre le droit à l’avortement vont s’intensifier aux États-Unis avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Au Texas, une influente organisation anti-IVG, baptisée Texas Right to Life, s’apprête ainsi à lancer début 2025 une vague d’action en justice, rapporte le Washington Post.
L’idée est de poursuivre les femmes ayant avorté ainsi que toutes les personnes les ayant aidées. À ce titre, l’organisation a récemment lancé un appel pour trouver des « hommes désireux de poursuivre les personnes qui ont aidé leurs partenaires féminines à se faire avorter ».
Différentes actions déjà intentées
Cette action a pour but d’intimider les personnes tentées d’avoir recours aux options légales restantes depuis l’interdiction de l’avortement au Texas en septembre 2021. Celles-ci ont en effet encore la possibilité de partir se faire avorter dans un autre État, ou d’acheter des pilules abortives pour avorter en toute autonomie.
En 2023, un Texan épaulé par l’avocat anti-avortement Jonathan Mitchell a intenté un procès contre trois femmes qui avaient aidé son ex-compagne à se procurer des pilules abortives en juillet 2022, un avortement qui aurait eu lieu « à son insu et sans son consentement ». L’homme demandait un million de dollars de dommages et intérêts mais a finalement abandonné les poursuites en octobre.
Une nouvelle arme pour les hommes violents
Le même avocat a déjà déposé neuf dossiers juridiques du même genre dans l’État. Pour les acteurs anti-IVG, il s’agit là d’une véritable stratégie. « Ils se tournent vers nos systèmes juridiques pour priver leurs victimes de leur autonomie corporelle et les harceler davantage, comme ils l’ont toujours fait », dénonce la membre d’If/When/Who, qui milite pour la justice reproductive.
La perspective de poursuites pénales après un avortement est devenue un outil régulièrement utilisé par des partenaires abusifs. Selon la National Domestic Violence Hotline en juin dernier, 5 % des Américaines ont subi en 2022 une menace de dénonciation de leur partenaire pour avoir considéré de pratiquer un avortement.