Tensions avec l’Algérie : Le rejet de la liste des expulsables « porte atteinte » aux intérêts de la France pour le Quai d’Orsay

Le rejet par les autorités algériennes d’une liste d’Algériens expulsables fournie par Paris « porte atteinte » aux intérêts de la France, a dénoncé mardi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. « Nous allons, avec une détermination très ferme, œuvrer sur ce dossier pour défendre les intérêts des Français qui sont notre seule boussole », a-t-il assuré lors des questions au gouvernement, tout en soulignant la nécessité de résoudre les « tensions » entre la France et l’Algérie « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
« Personne n’a intérêt à ce que ces tensions s’installent durablement », a fait valoir le chef de la diplomatie française. Les autorités algériennes avaient notifié lundi à l’ambassade de France à Alger « leur refus d’examiner la liste de (quelque 60) ressortissants algériens à réadmettre qui leur avait été transmise la semaine dernière, et ont demandé à ce que les réadmissions soient uniquement traitées via les canaux habituels », ont indiqué à l’AFP des sources diplomatiques.
Bayrou rejette l’idée de l’interruption des visas
De son côté, le Premier ministre François Bayrou a rejeté l’idée d’interrompre l’octroi des visas pour tout ressortissant algérien, arguant que ce serait faire porter « à un peuple et à des citoyens » « la punition qu’ils ne méritent pas ». « Il y a chez nous beaucoup de nos concitoyens qui sont d’origine algérienne, beaucoup de nos concitoyens qui ont la double nationalité algérienne et française. Je ne leur ferai pas porter la responsabilité des décisions que prend leur gouvernement », a-t-il également déclaré également devant les députés.
Les différents ministères impliqués sont en train d’examiner la réponse à apporter. Réduire les visas de travail pour les travailleurs algériens pourrait faire partie des « réponses graduées » décidées par le gouvernement français, a indiqué de son côté Astrid Panosyan-Bouvet, la ministre française du Travail mardi. La première piste, a-t-elle néanmoins avancé, serait de revoir le traité de 2007 pour les détenteurs de passeports diplomatiques et qui peuvent venir régulièrement en France sans visa.