Tension avec l’Algérie : Nunez ne souhaite pas relancer le dialogue sur sécurité et immigration
Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a estimé dimanche qu’il devait y avoir un « bougé » dans les relations avec l’Algérie, et affirmé qu’une remise en cause de l’accord franco-algérien de 1968 n’était pas « à l’ordre du jour ». « On a 40 % d’Algériens dans les centres de rétention administrative », a précisé le ministre.
Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a déclaré dimanche qu’il était nécessaire d’amorcer un « bougé » dans les relations entre la France et l’Algérie, tout en affirmant qu’une remise en question de l’accord franco-algérien de 1968 n’était pas « à l’ordre du jour ». Il a indiqué : « Il faudra forcément qu’il y ait un bougé là-dessus. Il faudra à un moment qu’on reprenne le dialogue avec les Algériens sur les questions de sécurité, d’échanges d’informations. »
Il est important de rappeler que Paris et Alger sont engagés depuis plus d’un an dans une crise diplomatique. La France reproche à l’Algérie de ne pas reprendre ses ressortissants visés par une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Le ministre a précisé : « On a 40 % d’Algériens dans les centres de rétention administrative. Il faudra évidemment qu’on ait de nouveau la reprise du flux des laissez-passer. Je vais m’y atteler. » Il a également signalé qu’il n’avait pas encore contacté son homologue algérien.
Concernant un rapport parlementaire publié le 15 octobre, qui proposait de remettre en question les dérogations accordées aux Algériens en vertu de l’accord de 1968, Laurent Nuñez a choisi de ne pas se prononcer. Il a affirmé : « Il y a cet accord, il fonctionne, il n’est pas complètement parfait, je vous le concède, mais pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour. »
Le rapport, présenté par les députés macronistes Mathieu Lefèvre, qui est devenu ministre délégué à la Transition écologique, et Charles Rodwell, suggère de mettre fin au statut unique accordé aux Algériens en matière de circulation, de séjour, d’emploi et de protection sociale. Au cours de cette crise diplomatique, l’ancien ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait également exprimé à plusieurs reprises son désir de remettre en cause cet accord.

