Syrie : Qui est Mohammad al-Bachir, premier chef de gouvernement post-Bachar al-Assad ?
Il a été nommé mardi chef du gouvernement de transition par les rebelles arrivés au pouvoir à Damas. Mohammad al-Bachir est désormais l’homme fort en Syrie, pays meurtri et fracturé par treize ans de guerre.
À la tête d’un « Gouvernement du salut » à Idleb, cet ingénieur d’une quarantaine d’années avait déjà tenté de ramener un peu d’ordre dans le dernier grand bastion de l’opposition armée au président Bachar al-Assad, désormais renversé. Né en 1983 à Jabal al-Zawiya, Bachir a vu l’attaque finale des rebelles partir de sa province d’Idleb où il a occupé le poste de ministre du Développement avant de prendre, en janvier, la tête du « Gouvernement du salut ».
Selon Le Monde, créé en 2017 dans l’enclave d’Idleb pour fournir des services aux populations coupées des infrastructures étatiques, ce gouvernement autoproclamé possède ses propres ministères, départements administratifs, autorités judiciaires et de sécurité. Récemment, il a commencé à s’étendre à Alep, deuxième ville de Syrie et première grande agglomération à être tombée aux mains des rebelles après leur offensive éclair.
Une figure relativement méconnue des Syriens
Avant de se voir confier un rôle national à la faveur de la prise du pouvoir par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et des factions alliées, il était une figure relativement méconnue des Syriens, en dehors de sa région natale d’Idleb.
Formé à l’université d’Alep, Mohammad al-Bachir a d’abord fait des études d’ingénieur électrique et électronique mais aussi appris le droit civil et islamique à l’université d’Idleb, selon sa biographie. Il a notamment travaillé pour la compagnie nationale syrienne de gaz avant de s’engager dans l’administration rebelle à Idleb. Prendre en main une région rebelle d’environ cinq millions de personnes est cependant une tâche bien différente d’un rôle de leadership national dans un pays marqué par de profondes divisions.
« Le plus proche » de Jolani
Bachir est apparu pour la première fois lundi hors du bastion rebelle, en costume cravate, le visage encadré par une barbe, dans un bref extrait vidéo d’un entretien entre Abou Mohammad al-Jolani et l’ancien Premier ministre Mohammed al-Jalali, pour « coordonner la transition du pouvoir ».
Interrogé par l’AFP, Radwan Ziadeh, spécialiste de la Syrie auprès du Centre arabe de Washington aux Etats-Unis, décrit Bachir comme « le plus proche » de Jolani et de la chambre d’opérations conjointe des factions rebelles. « Mais les défis qu’il doit relever sont vraiment immenses. » Et d’ajouter : « tout comme la révolution était une révolution pour tous les Syriens, le processus de transition doit être l’affaire de tous les Syriens afin de garantir son succès et assurer une transition pacifique vers la démocratie. »
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« Le commandement général nous a confié la tâche de diriger le gouvernement transitoire jusqu’au 1er mars », a indiqué ce mardi un communiqué Mohammad al-Bachir, rapporté par la télévision qui l’a présenté comme « le nouveau Premier ministre ». Dans la foulée, une source au sein de HTS précisait à l’AFP que Bachir dirigerait « un gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes ». Ce gouvernement assumera ses fonctions « jusqu’au début du lancement du processus constitutionnel », a-t-elle ajouté, indiquant qu’un « nouveau gouvernement sera alors formé ».