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Syrie : Peut-être pas d’élections dans le pays avant quatre ans, annonce le dirigeant du groupe HTS Ahmad Al-Chareh

Le groupe HTS, au pouvoir en Syrie, clarifie sa feuille de route et fait savoir qu’il n’y aura peut-être pas d’élections avant plusieurs années. C’est ce qu’a déclaré le nouveau dirigeant du pays, Ahmad Al-Chareh, lors d’une interview à la chaîne al-Arabiya diffusée dimanche soir, trois semaines après la chute de Bachar al-Assad.

« Le processus électoral pourrait prendre quatre ans », a affirmé Ahmad Al-Chareh, dont le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), à la tête d’une coalition, s’est emparé de Damas le 8 décembre à l’issue d’une offensive éclair. Il a ajouté qu’il serait nécessaire de « réécrire la Constitution », une tâche qui pourrait prendre « deux ou trois ans », dans cet entretien avec la chaîne saoudienne. Mi-décembre, un responsable du nouveau pouvoir avait annoncé une suspension de la Constitution et du Parlement pendant une période de trois mois.

Annonce d’un « dialogue national »

Alors que la guerre a fait plus d’un demi-million de morts, causé la fuite de millions de personnes et morcelé et ravagé le pays, Ahmad Al-Chareh a également demandé une levée des sanctions internationales. Dans son interview, le dirigeant s’est notamment adressé aux deux principaux alliés de Bachar al-Assad, l’Iran voisin et la Russie.

« La Syrie ne peut pas continuer sans des relations avec un grand pays au poids régional comme l’Iran mais il faut que celles-ci se fassent sur la base du respect de la souveraineté des deux pays et sans ingérences », a-t-il estimé.

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« La Russie est un pays important », a-t-il dit, parlant d’intérêts « stratégiques profonds ». « Nous ne voulons pas que la Russie quitte la Syrie de la manière dont certains le souhaiteraient », a-t-il ajouté. Il a en outre déclaré s’attendre à ce que l’Arabie saoudite joue un « rôle très important » en Syrie, où elle pourrait tirer parti de « grandes opportunités d’investissement ». Le nouveau dirigeant syrien a d’ailleurs indiqué que la « dissolution de HTS » serait annoncée lors d’une « conférence du dialogue national » qui sera « inclusif et représentera l’ensemble des Syriens ». Il n’a pas précisé de date.