Succession du pape François : Fidèles, médias et touristes se préparent à l’ébullition « historique » du conclave

De notre envoyée spéciale à Rome,

C’est presque un jour comme un autre à Rome. Le soleil éblouit les touristes venus se prendre en photo devant la façade de la basilique Saint-Pierre qui trône sur la place du même nom. Des fidèles font la queue dans l’attente de se recueillir à l’intérieur de l’édifice religieux dont le dôme est le point culminant de la capitale italienne.

Sauf que ce mardi n’est pas tout à fait comme les autres mardis. Les cardinaux du monde entier se sont retrouvés pour la dernière réunion préparatoire avant que les 133 électeurs du prochain pape ne s’enferment dès ce mercredi pour un conclave à l’issue incertaine.

Les yeux du monde rivés sur la place Saint-Pierre

Alors en plus des curieux et des catholiques venus visiter, des caméras et des journalistes parlant toutes les langues font leur direct aux abords de la place. « On a répondu à un média libanais et à un média hondurien », racontent à 20 Minutes Charlie, originaire de Haute-Savoie, et Céline de Lyon, deux touristes français qui avaient prévu leur séjour bien avant la mort du pape François le 21 avril dernier et se sont retrouvés malgré eux « au centre du monde ».

Si certains journalistes sont là pratiquement toute l’année pour suivre les affaires du Vatican et les déplacements du pape, « il y a un intérêt des médias du monde entier » pour le conclave, souligne la vaticaniste et directrice générale chez KTO, Philippine de Saint Pierre. L’élection du nouveau souverain pontife attire en effet des milliers de professionnels puisque plus de 4.700 personnes ont été accréditées par la salle de presse du Saint-Siège, selon Vatican News.

Un moment « spirituel » et « spécial »

Des écrans géants ont été disposés de part et d’autre du monument pour suivre l’événement. Et un petit détail se cache dans le paysage : une cheminée s’élève discrètement du toit de la chapelle Sixtine. C’est de ce conduit que sortira, deux fois par jour à partir de mercredi soir, la fumée noire ou blanche qui annoncera les résultats des scrutins. Présents à Rome par « pur hasard » pendant le conclave, Franck, Virginie et Anne, dont deux sont catholiques, « découvrent la ville » en commençant par le Vatican. « Déçus » de ne pouvoir visiter la fameuse chapelle et son plafond peint par Michel-Ange, ils sont tout de même « ravis » de pouvoir assister à « ce moment historique ». Même pour « quelqu’un d’athée » comme Virginie, le séjour promet d’être « très intéressant ».

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Bien qu’il ne soit pas un « fervent catholique », « il y a quelque chose de spécial » à être à Rome en ce moment pour Thomas, venu d’Allemagne avec des amis. Dans l’après-midi, il a même été « ému aux larmes » devant un groupe de pèlerins originaires des îles Tonga, qui entonnaient un chant religieux, confie-t-il dans la soirée, devant une basilique embellie par les lumières nocturnes. « On ressent la spiritualité », insiste-t-il. « On est heureux d’être ici pour vivre cet événement si spécial », se réjouit également Simone, une catholique suisse qui avait prévu de rester trois jours à Rome depuis plusieurs semaines avec son compagnon, André.

Dès le début de la matinée, la place principale du Vatican risque de revêtir un autre visage, celui d’une foule de fidèles attendue pour le lancement du conclave. S’il « prie le rosaire pour le nouveau pape », le Sicilien Alessandro, qui vit son premier conclave à Rome, n’est pas certain de revenir mercredi, contrairement à Simone et André, mais aussi Charlie et Céline. Ces derniers ont prévu de revenir après leur visite de la ville Borghèse pour l’issue du premier vote. Tout comme Franck, Virginie et Anne qui nous donnent rendez-vous pour suivre le spectacle ensemble, même s’il y a peu de chance que la fumée soit blanche dès le premier jour.