Soudan : Des dizaines d’enfants et civils tués par attaque paramilitaire dans le sud

Une attaque menée par drones des paramilitaires contre la ville de Kalogi, contrôlée par l’armée, a tué des dizaines de civils, dont des enfants, a déclaré dimanche un responsable local à l’AFP. Selon l’ONU, plus de 40.000 personnes ont fui la région au cours du mois dernier.

Une attaque au drone menée par des paramilitaires contre la ville de Kalogi, contrôlée par l’armée, dans l’État du Kordofan-Sud au Soudan, a causé la mort de dizaines de civils, y compris des enfants, selon un responsable local interrogé par l’AFP dimanche.

Cette attaque, survenue jeudi, a été menée lors de trois frappes, touchant « d’abord une école maternelle, puis un hôpital » et ensuite « des personnes qui tentaient de secourir les enfants », a rapporté Essam al-Din al-Sayed, chef de l’unité administrative de Kalogi, via une connexion Starlink.

Il a attribué cette attaque aux Forces de soutien rapide (FSR), qui sont en guerre avec l’armée depuis avril 2023, ainsi qu’à leurs alliés du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord dirigé par Abdelaziz al-Hilu.

L’agence des Nations unies pour l’enfance a déclaré jeudi que l’attaque avait fait plus de 10 enfants âgés de 5 à 7 ans et le ministère des Affaires étrangères, aligné sur l’armée, a avancé le nombre de morts à 79, dont 43 enfants.

La vérification indépendante des informations provenant de la région du Kordofan demeure difficile en raison des restrictions d’accès et de l’insécurité persistante.

« Tuer des enfants dans leur école est une violation horrible des droits de l’enfant », a déclaré Sheldon Yett, représentant de l’Unicef au Soudan, appelant toutes les parties à cesser les attaques et à permettre l’accès humanitaire.

Après avoir capturé El-Facher, dernier bastion de l’armée dans l’ouest du Soudan, à la fin d’octobre, les FSR ont intensifié leur offensive dans la région pétrolifère du Kordofan, à l’est. Selon l’ONU, plus de 40.000 personnes ont fui la région au cours du mois dernier.

D’après les analystes, l’avancée des paramilitaires vise à briser l’arc défensif de l’armée autour du centre du Soudan et à préparer le terrain pour tenter de reprendre les grandes villes, notamment Khartoum, qui a été reprise par l’armée au printemps.

Depuis avril 2023, les combats au Soudan ont causé des dizaines de milliers de morts, forcé le déplacement de 12 millions de personnes et plongé le pays dans la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU.