Selon l’ONU, un nombre record d’enfants sont morts en tentant de traverser la Manche en 2024

Un bien triste record. D’après les données du projet « Missing Migrants » de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) liée aux Nations unies, 82 personnes ont disparu en essayant de traverser la Manche en 2024, dont au moins 14 enfants. Il s’agit des deux chiffres les plus hauts jamais enregistrés par l’organisation, rapporte The Guardian. De quoi inviter l’ONU à tirer le signal d’alarme.
« Il est urgent de mettre en place des itinéraires plus sûrs et plus réguliers, ainsi qu’un soutien adéquat pour les enfants séparés à la recherche de leur famille », a déclaré Christa Rottensteiner, cheffe de mission de l’OIM au Royaume-Uni. Pour rappel, seul un enfant avait été enregistré comme mort en traversant la Manche en 2023, sur un total de 24 disparitions. Depuis 2018, le nombre d’enfants morts dans ce contexte oscillait en moyenne entre un et cinq par an.
D’autres enfants traumatisés
D’après les informations obtenues, les enfants décédés en tentant la traversée de la Manche avaient entre un mois et 16 ans et étaient Irakiens ou Kurdes. Certains sont morts parce que leur embarcation a chaviré, d’autres parce qu’ils sont tombés des mains de leurs parents durant ce voyage mouvementé à bord d’un bateau surchargé et en mauvais état de marche.
Selon les autorités, ces chiffres restent probablement sous-estimés. Ils n’incluent d’ailleurs pas les cas de blessures. Certains enfants « ont été hospitalisés pour de douloureuses brûlures d’essence dues à des moteurs cassés », a notamment expliqué le docteur Wanda Wyporska, directrice générale de l’organisation médico-sociale Safe Passage International. Sans compter les passagers traumatisés par cette épreuve qui, bien souvent, se solde par une déchirante séparation d’avec leurs parents.
Dès la fin de l’année dernière, le secrétaire général des Nations unies António Guterres avait demandé l’instauration de mesures pour limiter ces décès à travers de l’aide humanitaire, et assurer une meilleure collecte de données sur les personnes disparues.
À l’occasion de la publication de ces chiffres, l’OIM et Safe Passage International ont de nouveau appelé à une meilleure prise en charge de ces personnes fuyant généralement des pays devenus dangereux. « Il s’agit là d’une conséquence évidente de l’absence d’itinéraires sûrs qui permettraient de sauver la vie des enfants », a estimé le docteur Wanda Wyporska.