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Selon l’ONU , Les plans d’aide israéliens mettent en danger des vies à Gaza

«L’aide humanitaire ne doit jamais être utilisée comme monnaie d’échange.»

Les agences d’aide internationales ont averti ce vendredi que les plans présentés par Israël pour contrôler la distribution de l’aide dans la bande de Gaza, y compris une proposition soutenue par les États-Unis, ne feraient qu’accroître les souffrances et les décès dans ce territoire palestinien dévasté, soumis à un blocus israélien total depuis près de dix semaines.

Elles ont exhorté l’État hébreu à lever son interdiction d’entrée de nourriture, de médicaments et d’autres fournitures à l’enclave palestinienne, qui a provoqué une recrudescence de la malnutrition et de la faim parmi les Palestiniens, alors que les réserves s’amenuisent rapidement.

«L’aide humanitaire ne doit jamais être utilisée comme monnaie d’échange», a tonné James Elder, porte-parole de l’UNICEF, à Genève.

L’ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee, a déclaré qu’un nouveau système d’acheminement de l’aide humanitaire et de la nourriture dans le territoire gazaoui était en cours de lancement, les livraisons devant commencer «très prochainement».

Il a précisé que les détails seraient annoncés dans les prochains jours. Il a présenté ce système comme indépendant d’Israël, qui, selon lui, ne participerait pas à la distribution. Il a déclaré que des entreprises privées assureraient la sécurité, tandis que l’armée israélienne sécuriserait à distance le périmètre des zones d’aide humanitaire.

«Je serai le premier à admettre que ce ne sera pas parfait, surtout au début», a ajouté M. Huckabee.

L’Unrwa assure être irremplaçable pour distribuer l’aide humanitaire

Il est « très difficile » d’imaginer distribuer de l’aide humanitaire à Gaza sans l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), a assuré vendredi une porte-parole de l’organisation.

« Il est impossible de remplacer l’Unrwa dans un endroit comme Gaza. Nous sommes la plus grande organisation humanitaire », a déclaré la porte-parole, Juliette Touma, lors d’un point de presse depuis Amman.

Elle était interrogée sur l’annonce jeudi des Etats-Unis sur une nouvelle fondation qui serait prochainement chargée de la gestion de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, territoire sous blocus israélien et dévasté par la guerre.

Peu de choses sont connues sur cette fondation mais une « Fondation humanitaire pour Gaza » à but non lucrative est enregistrée depuis février en Suisse, basée à Genève.

A Gaza, « nous avons plus de 10.000 personnes qui travaillent pour livrer le peu qui reste des fournitures » et l’organisation gère également des abris pour les familles déplacées, a détaillé Mme Touma.

« Il est très, très difficile d’imaginer toute opération humanitaire sans l’Unrwa », a-t-elle assuré.

Depuis le 2 mars et la reprise de l’offensive israélienne, aucune aide humanitaire n’est autorisée à entrer dans le territoire palestinien où vivent 2,4 millions de personnes.

Les autorités israéliennes affirment que le blocus vise à contraindre le Hamas à libérer les otages toujours retenus à Gaza depuis le début de la guerre.

Israël, qui accuse le Hamas de détourner l’aide, a par ailleurs suggéré de la distribuer dans des centres contrôlés par l’armée, une proposition très critiquée par l’ONU et les organisations humanitaires.

« Nous ne participerons à aucune opération d’aide qui ne respecte pas nos principes humanitaires d’indépendance, d’humanité, d’impartialité », a encore affirmé ce vendredi un porte-parole de l’ONU à Genève, Rolando Gomez.