Sanae Takaichi, future Première ministre du Japon, admire Thatcher.
Sanae Takaichi a été élue cheffe du Parti Libéral-Démocrate (PLD) et deviendra la première femme à la tête du gouvernement japonais. Elle a battu Shigeru Ishiba lors de l’élection pour la tête du PLD et prendra ses fonctions la semaine du 13 octobre.
Nationaliste, « intransigeante » et ancienne batteuse dans un groupe de heavy metal, Sanae Takaichi a été élue cheffe du Parti Libéral-Démocrate (PLD) au pouvoir au Japon. Elle devrait bientôt prendre la tête du gouvernement, devenant ainsi la première femme à occuper ce poste dans le pays.
Âgée de 64 ans, elle succède à Shigeru Ishiba, le Premier ministre qui a démissionné, et qui avait été élu à ce poste en octobre 2024 en la battant lors de l’élection à la tête du PLD. Lors de cette élection, elle a également devancé le ministre de l’Agriculture, très médiatisé, Shinjiro Koizumi, âgé de 44 ans, lors du second tour, un scrutin qui a vu voter exclusivement des élus et membres du parti.
Sanae Takaichi, ancienne batteuse dans un groupe de heavy metal durant ses études universitaires, considère Margaret Thatcher comme son héroïne politique. Son programme politique met l’accent sur le renforcement de la défense nationale et de la sécurité économique. Elle a récemment affirmé qu’elle n’hésiterait pas à demander la renégociation des droits de douane avec les États-Unis si elle jugeait certaines parties de l’accord « injustes ou préjudiciables » pour le Japon.
Connue pour son attitude intransigeante vis-à-vis de la Chine, Takaichi bénéficie du soutien de l’aile conservatrice du parti et des partisans de son mentor politique, l’ancien Premier ministre Shinzo Abe (2006-2007, puis 2012-2020), assassiné en 2022. Comme lui, elle prône un assouplissement monétaire agressif et d’importantes dépenses budgétaires sur le plan économique.
Elle a également exprimé son inquiétude face à la criminalité et à l’influence économique des étrangers au Japon, plaidant pour un durcissement des règles encadrant l’achat de biens immobiliers. Concernant l’immigration, elle avait souligné que le Japon devrait « reconsidérer les politiques qui permettent l’entrée de personnes ayant des cultures et des origines complètement différentes ».
« Avec tant d’entre vous, nous avons inauguré une nouvelle ère pour le PLD », a-t-elle déclaré à ses collègues quelques minutes après son élection. Elle a ajouté : « Plutôt que de me sentir heureuse en ce moment, (je sens que) le véritable défi se trouve devant nous. Je suis convaincue qu’il y a une montagne de travail que nous devons affronter ensemble ».
Takaichi devra s’assurer que le PLD, une formation de droite nationaliste au pouvoir presque ininterrompu depuis 1955 mais de plus en plus désapprouvée par les électeurs, regagne de sa splendeur. « Nous devons tous nous rassembler à travers toutes les générations et travailler comme un seul pour reconstruire (le PLD)… Tout le monde devra travailler dur », a-t-elle ajouté sous les applaudissements.
Le PLD a perdu cette année la majorité absolue dans les deux chambres, mais l’opposition semble trop fragmentée pour empêcher son élection en tant que Première ministre par le Parlement dans les jours qui viennent, lors de la semaine du 13 octobre, selon les médias locaux.

