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« Sa vie est en train de basculer »: l’avocate de l’homme émasculé par un policier revient sur les faits

« C’est une qualification criminelle, on n’est pas dans un état de légitime défense ou de nécessité, j’en veux pour preuve les images qu’on a et le fait qu’il n’ait pas été interpellé par la suite« , a précisé son avocate, Me Lucie Simon.

Sur des clichés circulant sur les réseaux sociaux et des vidéos diffusées notamment par BFMTV et AB7 Média, on voit un policier donner un coup de matraque à l’entrejambe d’un homme au sol, qui tient un appareil photo dans une main, puis repartir. Selon le jeune homme, le policier « prend de l’élan, saute avec tout son poids juste à côté de [lui] et, en même temps, [lui] donne un grand coup de matraque au niveau de l’entrejambe. » L’homme avait été jeté au sol par un autre policier, selon son récit.

« C’est un coup si fort qu’on a dû lui amputer un testicule. Un geste extrêmement violent et gratuit qui confine au sadisme« , a estimé l’avocate de l’ingénieur toujours hospitalisé.

Me Lucie Simon confirme ce lundi qu’Ivan a déposé une plainte pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique entraînant une mutilation » et évoque « les conséquences irréversibles sur la santé physique, mais aussi morale » de son client de 26 ans.

Se livrant dans les colonnes de Libération, l’avocate dénonce une agression qui a profondément marqué son client, qui a ensuite été hospitalisé : « Il vient de sortir d’hospitalisation. Je ne vais pas vous dire qu’il va bien, il est encore en état de choc, sa vie est en train de basculer. Il y a eu l’ablation d’un testicule, donc des conséquences irréversibles sur sa santé physique, mais aussi morale« , explique Me Lucie Simon.

« Il était en train de prendre des photos »

L’avocate revient sur les circonstances de l’agression de son client, expliquant qu’il manifestait ce jour-là « avec un ami, il a rejoint son cousin, il a pris son appareil photo parce qu’il aime faire des photos« .

« Comme d’autres photojournalistes, il est en train de prendre des photos lorsqu’il y a une charge, on appelle ça un bond offensif, de la part de la police. Il y a une petite cohue« , poursuit Me Lucie Simon. C’est là que les choses s’accélèrent pour Ivan S. qui tombe au sol : « On comprend qu’un premier policier va lui assener un coup de pied, il est à terre, à quatre pattes, il tombe suite à ce premier coup de pied, il est sur le dos avec ses deux mains sur son appareil, il est inoffensif« , relate l’avocate.

« Et là vous avez un deuxième policier qui va traverser tout le trottoir, à grandes enjambées, pour faire un bond sur la victime et lui assener un coup de matraque. Mais pas à n’importe quel endroit, et de manière parfaitement délibérée, dans les parties génitales« , explique-t-elle.

Selon Me Lucie Simon, l’argument de la légitime défense ne peut pas être retenu.