International

Russie : La condamnation du Français Laurent Vinatier à trois ans de prison maintenue en appel

Un tribunal moscovite a maintenu en appel ce lundi la condamnation à trois ans de prison du Français Laurent Vinatier pour ne pas s’être enregistré en tant qu’« agent de l’étranger ». « Le verdict du tribunal reste inchangé », a annoncé la juge d’appel, Tatiana Sokolova, à l’issue d’une audience express. Le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé cette décision. Le Français « a été arbitrairement condamné » en octobre 2024 en première instance, a déploré le Quai d’Orsay, demandant « la libération immédiate de Laurent Vinatier » et l’abrogation de la loi sur les « agents de l’étranger », qui « contribue à une violation systématique des libertés fondamentales en Russie ».

La Russie a été accusée dans le passé par les Occidentaux d’arrêter des ressortissants étrangers pour ensuite négocier des échanges de prisonniers. Les autorités russes utilisent depuis des années le statut d’« agent de l’étranger » pour réprimer leurs détracteurs mais c’est la première fois qu’un non-Russe est incarcéré pour ce motif.

Accusé d’être un « agent de l’étranger »

Incarcéré depuis juin 2024, ce chercheur spécialiste de l’espace post-soviétique était employé sur le sol russe par le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels, notamment s’agissant de l’Ukraine. Les autorités russes accusaient Laurent Vinatier, 48 ans, d’avoir manqué à son obligation de s’enregistrer sous le label d’« agent de l’étranger » alors même qu’il collectait des « informations dans le domaine des activités militaires » pouvant être « utilisées contre la sécurité » de la Russie.

L’intéressé avait reconnu les faits tout en plaidant l’ignorance. « Je reconnais ma culpabilité et je présente mes excuses à la Russie pour ne pas avoir respecté ses lois », a-t-il répété en russe lundi au tribunal. Le 14 octobre dernier, le tribunal Zamoskvoretski de Moscou l’avait condamné à trois ans de prison ferme, un verdict jugé « sévère » par ses avocats, qui avaient aussitôt annoncé leur intention de faire appel.