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Royaume-Uni : Un étudiant en criminologie condamné à la prison à vie pour un meurtre qu’il voulait « parfait »

Nasen Saadi, 21 ans, étudiant en criminologie à l’université de Greenwich, a été condamné vendredi en Angleterre à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une peine de sûreté de 39 ans et 65 jours, pour le meurtre d’Amie Gray, 34 ans, et la tentative de meurtre de son amie Leanne Miles. L’attaque s’est produite sur une plage de Bournemouth en mai 2024.

Le jeune homme avait ciblé ses victimes de manière opportuniste, profitant de leur isolement pour frapper avec une extrême violence. Amie Gray, mère d’une jeune fille, a été tuée d’un coup porté en plein cœur.

Une obsession morbide et une préparation minutieuse

Selon The Guardian, l’enquête a révélé une préparation méthodique. L’étudiant s’était procuré plusieurs armes blanches, parmi lesquelles une machette et un couteau de chasse, et passait des heures à consulter des affaires criminelles sur Internet. En ligne, il utilisait des pseudonymes comme « Ninja Killer » ou « NSKills ». Il avait même interrogé ses enseignants sur les méthodes d’enquête criminelle et les façons de commettre un « meurtre parfait » sans être démasqué.

Le soir du crime, il portait des gants en latex, un passe-montagne, et s’était muni de lingettes et de coupe-ongles pour effacer ses traces. Il a ensuite éliminé ses vêtements et dissimulé l’arme du crime. Son téléphone est resté verrouillé, empêchant toute géolocalisation. Malgré ces précautions, la police de Dorset a remonté sa piste grâce au recoupage d’images de vidéosurveillance, de son historique d’achats, de ses recherches Internet, mais aussi de témoignages.

Une « rage enfouie » contre les femmes

Lors du procès à la cour de Winchester, la juge a évoqué un « ressentiment profond envers la société » et une « rage enfouie » envers les femmes, nourrie par des années d’humiliations et de rejets. Le rapport psychiatrique a écarté tout trouble psychiatrique majeur mais souligné une faible estime de soi, un isolement social important, et une fascination croissante pour la violence et la notoriété criminelle.

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Inconnu des services de police avant les faits, Saadi venait d’une famille sans histoire. Son avocat a parlé d’un jeune homme « en décalage », marqué par le sentiment d’être invisible aux yeux des autres. Des éléments troublants sont également ressortis de sa détention provisoire : lors de son incarcération à Belmarsh, il aurait demandé si l’affaire faisait la une avant de se masturber devant une surveillante.