Royaume-Uni, Maroc, Thaïlande : Combien de pays ne conservent pas une monarchie ?
Emmanuel Macron et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier étaient en tenue de soirée vendredi soir au Luxembourg pour l’avènement de Guillaume. En 2022, le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud a nommé un Premier ministre à sa place : son fils, le prince héritier Mohammed ben Salmane.
Ce n’était pas le couronnement de Charles III mais tout de même un événement marquant. De nombreux dirigeants européens, dont Emmanuel Macron et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, étaient en tenue de soirée vendredi soir au Luxembourg pour célébrer l’avènement de Guillaume, qui a pris la succession de son père Henri à la tête du Grand-duché.
L’arrivée d’un nouveau souverain est un événement rare dans le monde. Cependant, il existe encore une quarantaine de monarchies à travers le globe, chacune avec ses spécificités. Un panorama par 20 Minutes.
Des chefs symboliques
Il n’est pas nécessaire de voyager loin de la France pour trouver de tels régimes. Le Royaume-Uni en constitue l’exemple le plus emblématique, avec Charles III à la tête d’une monarchie constitutionnelle de type parlementaire. Le pouvoir politique y est exercé par un Premier ministre, ce qui confère au fils d’Elizabeth II un rôle principalement symbolique. Des figures comme Philippe en Belgique, Frederik X au Danemark, Felipe VI en Espagne, Harald V en Norvège, Willem-Alexander aux Pays-Bas et Carl XVI Gustave en Suède partagent des prérogatives similaires, limitées. N’oublions pas Guillaume, le dernier monarque arrivé sur le continent, au Luxembourg.
À l’international, l’empereur du Japon Naruhito, le roi Letsie III du Lesotho et le roi du Cambodge figurent parmi ceux qui ont avant tout un rôle protocolaire.
Des monarques absolus
Pour découvrir des monarques investis de pouvoirs absolus, il faut se tourner vers l’Asie. En Arabie saoudite, le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud gouverne l’État et le gouvernement. En 2022, il a néanmoins désigné son fils, le prince héritier Mohammed ben Salmane, comme Premier ministre. Dans la région, Tamim ben Hamad Al Thani règne sans partage au Qatar, tout comme le Cheikh Mechal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah au Koweït, le sultan Haïtham ben Tariq à Oman, le roi Abdallah II en Jordanie et Hamad II à Bahreïn. Aux Émirats arabes unis, la situation est plus complexe avec sept émirs, mais un président de l’État fédéral, Mohammed ben Zayed Al Nahyane, élu tous les cinq ans, qui a en réalité succédé à son père.
En Eswatini, ex-Swaziland, le scénario est différent : les partis politiques y sont interdits, et Mswati III y règne depuis presque quarante ans. Étrangement, il n’est pas le fils aîné de son père Sobhuza II, mais son 67e fils. À Brunei, Hassanal Bolkiah détient le record de longévité, sultan depuis 1967.
Dans un autre style, le prince Albert II dirige la cité-État de Monaco, où il joue un rôle important tant sur le plan interne qu’international dans un territoire de 2 km², soit cinq fois plus grand que le Vatican, où le Pape exerce son autorité.
Des royautés au pouvoir partagé
Dans certains pays, le monarque ne dirige pas seul. Au Maroc, le puissant roi Mohammed VI doit compter avec un Parlement élu. En Thaïlande, le roi Rama X est chef des armées, tandis que les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont séparés. Plus au nord en Asie, le roi du Bhoutan Jigme Khesar Wangchuck est à la tête d’une monarchie constitutionnelle, tout comme Tupou VI aux îles Tonga. En Malaisie, le roi Ibrahim Ismail a la particularité d’avoir été élu parmi les sultans locaux. Bien qu’il puisse décréter l’état d’urgence, c’est un gouvernement qui gère le pays.
En Europe, Hans-Adam II est le prince souverain du Liechtenstein depuis 1989 et transfère progressivement son pouvoir à son fils Aloïs, bien que le pays demeure une monarchie parlementaire.
Charles III est également à considérer dans cette catégorie, étant chef du Commonwealth. Il est donc le monarque officiel de quinze royaumes, tels que l’Australie, les Bahamas, la Jamaïque, la Nouvelle-Zélande et le Bélize, sans véritable emprise sur eux.
Enfin, Emmanuel Macron peut être vu comme monarque en tant que coprince d’Andorre, avec le coprince épiscopal Josep-Lluís Serrano Pentinat. Bien qu’ils aient nommé des représentants, ceux-ci administrent le minuscule État situé dans les Pyrénées.

