Roumanie : Le président pro-européen Nicusor Dan prête serment et promet d’être un rempart face à « l’influence russe »

Un serment et une déclaration de défiance envers la Russie. Une semaine après sa victoire sur son rival nationaliste, le pro-européen Nicusor Dan a prêté serment lundi pour devenir le nouveau président de la Roumanie. Durant la cérémonie, le maire de Bucarest a promis d’être un rempart face à « l’influence russe ».
A 55 ans, ce mathématicien formé à Normale sup et à la Sorbonne, une grande école et une université parisiennes, accède au poste suprême dans un pays meurtri par des mois de bataille politique et confronté au déficit le plus lourd de l’Union européenne.
Le vaincu nationaliste appelle à « résister »
Dans un discours au Parlement, le nouveau président a juré « de défendre la démocratie, les droits et les libertés fondamentales ». Il a appelé « les partis politiques à agir dans l’intérêt national » alors que « l’État roumain a besoin d’un changement fondamental ».
Signe des tensions, les députés du parti nationaliste AUR ont boycotté la cérémonie, estimant qu’elle visait à « légitimer une trahison nationale ». Leur chef vaincu dans les urnes, George Simion, avait appelé la veille sur le réseau social X à « résister ».
Eclatement, dans l’entre-deux tours, de la coalition au pouvoir
S’il n’a pas lancé d’appel à manifester, la gendarmerie se tenait en alerte après des messages envoyés par ses partisans sur la plateforme TikTok. Fort d’un score de plus de 40 % au premier tour, George Simion, 38 ans, avait la victoire à portée de main. La forte mobilisation des électeurs attachés aux valeurs européennes a changé la donne.
Face aux accusations de « coup d’État », Nicusor Dan a insisté au soir de sa victoire sur la nécessité de réconcilier les « deux Roumanie ». Le dirigeant a désormais la tâche de mener des négociations pour nommer un chef du gouvernement après l’éclatement dans l’entre-deux tours de la coalition au pouvoir, composée notamment des sociaux-démocrates et des libéraux.
Contre « l’isolationnisme »
Ce fervent Européen et soutien de l’Ukraine voisine, qui va siéger aux sommets de l’UE et de l’Otan, compte peser sur la scène internationale. Il s’est rendu dimanche à Varsovie pour soutenir son alter ego polonais, le maire Rafal Trzaskowski, qui aspire à la présidence dimanche prochain.
« La semaine dernière, nous avons remporté les élections roumaines. La population a rejeté l’isolationnisme et l’influence russe », a-t-il déclaré sur scène devant des milliers de personnes. Il a souhaité le même dénouement en Pologne.
La lutte contre la corruption est également au programme du président. Un phénomène qui mine l’État de 19 millions d’habitants, et a motivé le vote protestataire de nombreux habitants des campagnes.