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Retraites en France: « Il y a beaucoup de colère, en raison aussi de la garde à vue d’étudiants »

Le ministère de l’Education nationale a donné jeudi après-midi, un bilan revu à la hausse basé sur les remontées d’une douzaine d’académies: « 148 incidents dans les lycées en France: 38 blocages, 70 blocages filtrants, 14 tentatives de blocages et 26 autres formes de perturbation telles que des rassemblements, une coupure de courant localisée sur un établissement ou un feu de poubelle ».

« Paris, Paris soulève-toi »

Devant Louis-le-Grand, 150 à 200 personnes étaient rassemblées, avec des pancartes « Macron démission » ou « La retraite avant l’arthrite », scandant « Paris, Paris soulève-toi », selon une journaliste de l’AFP. « On est en désaccord avec différentes actions du gouvernement, dont l’utilisation abusive du 49.3 », a déclaré Emma, élève de khâgne, 19 ans.

Au lycée Rodin, une centaine de jeunes organisaient un barrage filtrant devant les grilles, où sont accrochées des pancartes « Température ambiante: 49.3 C » ou « L’eau bout à 100 degrés, le peuple à 49.3 ».

« Depuis une semaine, on note une effervescence populaire car le 49.3 ne passe pas. On continue à se battre, on n’a pas le choix », déclare à l’AFP Manès Nadel, responsable fédéral Paris de La Voix lycéenne.

Le syndicat étudiant L’Alternative comptabilisait quelque 80 écoles et universités mobilisées en France, dont une soixantaine bloqués au moins partiellement ou occupés.

« Grève générale »

La fac de droit d’Assas, à Paris, était notamment bloquée pour la première fois depuis le début du mouvement sur les retraites, avec une centaine d’étudiants présents devant une banderole « Grève générale, Assas la rouge », a constaté l’AFP.

A Marseille, un rassemblement s’est tenu sur le parvis du lycée Thiers (centre-ville) et les accès à la fac Saint-Charles sont bloqués. « Il y a beaucoup de colère, en raison aussi de la garde à vue d’étudiants et de la répression policière », témoigne Grégoire, étudiant en informatique.

A Lyon, la direction de l’Ecole normale supérieure (ENS) a annoncé l’annulation des cours après le blocage de l’accès à deux sites.

A Toulouse, l’entrée de l’université de Toulouse-Mirail était elle aussi bloquée, selon des étudiants sur place, tout comme Sciences Po Toulouse, l’école d’ingénieurs Insa et le lycée Saint-Sernin (centre-ville). Les deux autres facs de la ville fonctionnent en revanche – malgré un vote d’étudiants en AG la veille – en raison d’un nombre insuffisant d’étudiants mobilisés.

A Rennes, plusieurs lycées étaient bloqués et les cours suspendus à l’université de Rennes-2, fer de lance de la contestation.