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Réforme des retraites en France : plus de 200 arrestations après des émeutes à Paris

Dans l’après-midi, des manifestants se sont rassemblés à l’appel du syndicat Solidaires place de la Concorde à Paris, non loin de l’Assemblée nationale où Elisabeth Borne a déclenché l’article 49.3.

Le gouvernement français passe en force avec le 49.3 pour la réforme des retraites: « Les jours d’Elisabeth Borne sont sans doute comptés »

Firefighters put out a fire near Concorde square after a demonstration in Paris, Thursday, March 16, 2023. French President Emmanuel Macron has shunned parliament and imposed a highly unpopular change to the nation's pension system, raising the retirement age from 62 to 64. (AP Photo/Lewis Joly)
Emeutes proches de la Concorde ©Copyright 2023 The Associated Press. All rights reserved.

Des représentants de plusieurs organisations de jeunesse, syndicats étudiants (Alternative), et organisations politiques (Jeunes insoumis, Jeunes écologistes, NPA Jeunes), à l’initiative de cette manifestation, étaient présents. Ils ont été rejoints par des travailleurs: cheminots, raffineurs notamment, puis par un cortège de plus de 1.600 jeunes parti de la place de la Sorbonne, aux cris de « Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi » et « A bas le 49.3 », a constaté une journaliste de l’AFP.

Selon une source policière, ils étaient « quelques milliers » à Paris, où les forces de l’ordre sont intervenues en début de soirée. Elles sont entrées en action, notamment avec des canons à eau, après une tentative de dégradation du chantier de l’Obélisque, selon la préfecture de police. Plusieurs charges et des jets de gaz lacrymogène ont progressivement évacué les manifestants de la place vers les rues et les quartiers environnants, selon les journalistes de l’AFP.

La manifestation était dispersée en milieu de soirée et 217 personnes ont été interpellées, selon la police citée par France Info.

Des incidents ont aussi éclaté dans d’autres villes, en particulier à Rennes, où la préfecture a évoqué huit interpellations et autant de garde à vue en fin de soirée, après des dégradations multiples et « 26 feux éteints ». La maire socialiste Nathalie Appéré a évoqué sur Twitter des violences « sidérantes ».

A Nantes, où environ 3.500 personnes se sont rassemblées en début de soirée, selon la police, l’ambiance s’est rapidement détériorée: feux de poubelles non ramassées, jets de cocktails Molotov, tirs de mortiers vers les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène.

A Marseille sur la Canebière, où des jeunes masqués ont fracassé la vitrine d’une agence bancaire et un panneau publicitaire tandis que d’autres ont mis le feu à des poubelles aux cris de « à bas l’Etat, les flics et le patronat », a constaté un journaliste de l’AFP.

Les CRS ont fait usage de gaz lacrymogène également à Amiens, Lille ou encore Grenoble. A Dijon, où 700 personnes se sont rassemblées, certains s’en sont « pris aux forces de l’ordre et ont commis des dégradations », tandis qu’un mannequin à l’effigie du président de la République a été brûlé, selon la préfecture. A Lyon, sur fond de feux de poubelles et de jets de projectiles sur la mairie, la préfecture a fait état de quatre interpellations