Présidentielle en Pologne : Le candidat pro-européen remporte de justesse le premier tour face au candidat nationaliste

31,36 % des suffrages contre 29,54 % : la marge infime entre les deux candidats prépare le terrain pour une campagne électorale acharnée avant le deuxième tour en Pologne. Le maire pro-UE de Varsovie, Rafal Trzaskowski, a remporté de justesse le premier tour de l’élection présidentielle polonaise, mais il sera confronté à une lutte difficile après que les candidats de droite et d’extrême droite ont remporté la majorité des voix, font valoir lundi les analystes.
Le scrutin peut s’avérer décisif pour la coalition gouvernementale pro-européenne du Premier ministre Donald Tusk au pouvoir depuis 2023 dans ce pays de l’UE et de l’Otan, allié fidèle de Kiev. La victoire de Rafal Trzaskowski lui permettrait de mettre fin à une cohabitation difficile avec le chef de l’Etat sortant Andrzej Duda alors que le succès de son adversaire nationaliste, Karol Nawrocki pourrait davantage la fragiliser et mener à terme à des élections anticipées, selon les analystes.
« Deux visions de la Pologne »
Le chef de l’Etat polonais a des pouvoirs limités, mais il dispose d’un droit de veto sur les initiatives législatives, une prérogative fréquemment utilisée par Andrzej Duda face à la coalition de Donald Tusk. La campagne sera « très polarisante et brutale – une confrontation de deux visions de la Pologne : pro-UE, libérale et progressiste contre celle nationaliste, trumpiste et conservatrice », estime l’analyste Piotr Buras du Conseil européen des relations étrangères (ECFR).
« Je vais tenter de convaincre tous ceux qui ont voté autrement que cela vaut la peine de voter pour une Pologne normale, et non pour une Pologne radicale », a encore déclaré le candidat pro-européen, ajoutant qu’il allait se concentrer sur les jeunes. C’est derniers ont voté soit pour l’extrême droite soit pour la gauche radicale.
54 % pour l’ensemble des candidats de droite
Karol Nawrocki a quant à lui débuté sa campagne dans la ville portuaire de Gdansk (nord) d’où il est originaire. « Je suis plein d’énergie et d’optimisme sur la voie de la victoire », a-t-il déclaré, soulignant que l’écart entre lui et son rival était « cosmétique ». « Le soutien aux candidats de droite et conservateurs nous donne vraiment un profond optimisme avant le second tour », a-t-il ajouté.
Effectivement, les deux candidats de l’extrême droite, le député libertarien eurosceptique Slawomir Mentzen et l’eurodéputé antisémite Grzegorz Braun ont obtenu ensemble 21,15 % des voix, et l’ensemble des candidats de droite 54 % des voix. Slawomir Mentzen, entrepreneur multimillionnaire, eurosceptique, fermement opposé à l’avortement et aux migrants, est arrivé en troisième position au 1er tour avec le soutien de 14,81 %. En revanche, les candidats de la coalition pro-européenne en place n’ont réussi à convaincre que 40,6 % des électeurs. Le taux de participation a été de plus de 67 %.